Louisa Hanoune à partir d’Oran, »100 députés viennent des milieux d’affaires »

Louisa Hanoune à partir d’Oran, »100 députés viennent des milieux d’affaires »
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La secrétaire générale du Parti des travailleurs

Elle est longuement revenue sur la situation politique, sociale et économique qui marque la scène nationale.

«La révision de la Constitution n’est pas une priorité vu la conjoncture politique actuelle qui prévaut dans le pays», a indiqué Louisa Hanoune, expliquant que «si cette démarche doit avoir lieu, le peuple doit être souverain en nous orientant vers un consensus constituant».

A travers cette déclaration, Louisa Hanoune veut, sans aucun doute, écarter l’implication de ce qu’elle qualifie des «députés affairistes». Elle dira en termes crus et directs en déclarant que «l’Assemblée nationale actuelle regorge au minimum de 100 députés, tous issus du milieu des affaires». En ne les ménageant aucunement, la SG du PT est allée jusqu’à dire que «des députés du FLN et du RND se sont farouchement opposés à nos projets pour voter au profit des encouragements dont les dividendes vont droit dans les cercles mafieux».

LG Algérie

Dans son discours aux relents sentant le parfum électoraliste, Louisa Hanoune est longuement revenue sur la situation politique, sociale et économique qui marque la scène nationale avant de s’attaquer aux dernières évolutions de la scène politique régionale et internationale. Celle-ci (situation actuelle) est caractérisée par la nécessité de lancer plusieurs défis, notamment vis-à-vis des jeunes chômeurs», a-t-elle affirmé avant d’interpeller le président de la République et le chef du gouvernement «à prendre des mesures qui s’imposent comme l’instauration immédiate de la prime de chômage».

«La prime de chômage doit égaler la moitié du Smig, c’est-à-dire un salaire de 9000 DA en attendant son recrutement», a-t-elle plaidé. L’emploi, est, selon Louisa Hanoune, une revendication légitime de tous les Algériens. «Elle constitue la bombe à retardement qui nécessite d’être désamorcée dans les plus brefs délais et cela, avec la suppression des agences de sous-traitement».

Tout en saluant la création, mercredi dernier, du comité des chômeurs diplômés sous l’égide de l’Ugta dans la wilaya de Laghouat, elle a affirmé que «mon parti, qui soutiendra par tous les moyens légaux toutes les luttes sociales et syndicales, ne se substituera pas à l’action des jeunes du Sud».

Faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, Louisa Hanoune a, sur un autre volet, plaidé pour la nécessité de l’application de la fameuse sentence stipulant «d’où tiens-tu ça?» Etant favorable aux sanctions de la Cour des comptes, la confiscation des biens de toute personne impliquée dans la corruption doit être systématique dont Chakib Khelil.

Dans ce chapitre bien nommé, elle a préconisé la mise en place d’un plan d’urgence devant se charger «non seulement de la problématique posée dans le Sud algérien, mais dans toutes les wilayas du pays». Dans cette analyse, une seule finalité est à aboutir, asseoir la stabilité constante dans tout le pays qui est, a-t-elle rappelé, «à l’abri des dettes extérieures». D’autant que «la menace étrangère, venant de deux pays arabes, est toujours de vigueur», a-t-elle expliqué avant de s’en prendre avec une rare véhémence à l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ces deux pays du Golfe sont, à en croire Louisa Hanoune, à l’origine de tous les maux qui frappent la nation arabe dont la Libye, la Tunisie et la Syrie. «L’Algérie n’a pas besoin d’investissements du Qatar», a-t-il tancé du haut du podium de la salle El Feth.

Et d’ajouter sur un ton acerbe, que «les deux pays en question ont transformé la Ligue arabe en une instance de putschistes».

Sur sa lancée, elle s’en est violement prise, sans les nommer, à certains partis islamistes algériens les accusant «d’avoir soutenu la décision du Qatar qui a détourné la Ligue arabe de sa vocation initiale».

La levée du moratoire sur la peine capitale, notamment après que les kidnappings et les meurtres commis sur les enfants, ne constituent pas l’une des premières priorités du Parti des travailleurs. «Cela aboutira à la création d’un Etat religieux», a affirmé Louisa Hanoune.