La sénatrice du tiers présidentiel a saisi l’occasion de son intervention au débat sur le projet de procédures pénales, pour exposer une affaire personnelle.
Une séance qui a rompu avec le calme habituel. L’examen du projet de loi sur les procédures pénales hier, au Sénat, a été marquée par une altercation entre une sénatrice du tiers présidentiel, Zahra Guerrab et le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, lui reprochant l’absence d’une justice indépendante. Cette sénatrice d’Oran a saisi l’occasion de son intervention au débat, pour exposer une affaire personnelle.
«L’argent et le pouvoir sont au-dessus de la justice»,a-t-elle déclaré en préambule, en reprochant au ministre son refus de lui accorder une audience. La sénatrice a même qualifié les réformes opérées par le ministre de «formalité». Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a rappelé à l’ordre la sénatrice en l’invitant à revenir au sujet du jour sous menace de lui couper la parole, mais en vain. La sénatrice a continué à plaider sa cause en tenant l’assistance et la presse à témoin. Dans sa réponse, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a clairement expliqué qu’il n’a pas le droit d’interférer dans les affaires de la justice.
«En tant que ministre, je n’ai pas le droit d’interférer dans les affaires de la justice», a-t-il affirmé. Le ministre a rappelé à l’ordre la concernée.
«Nul ne peut exploiter son statut ou son poste pour faire pression sur la justice», a martelé Louh en précisant toutefois qu’il s’agit d’une instruction ferme du président de la République qui est également le président du Haut Conseil à la magistrature. «Pour celui qui a une requête, les institutions de l’Etat sont ouvertes», a-t-il expliqué, en citant l’inspection du travail et le tribunal.
Tayeb louh a invité toute personne qui à une affaire de s’adresser à la justice. Le ministre a mis l’accent sur les efforts déployés par le président de la République dans les différentes domaines pour rétablir l’injustice. Or, ces réponses n’ont pas apaisé la colère de la sénatrice qui a continué à crier en pleine séance: «Je suis avec Abdelkader (président Bouteflika, ndlr)». En effet, la sénatrice a soulevé une affaire de voisinage avec une juge qui a construit une villa à un mètre de sa demeure.
«Comment un simple juge construit une villa de 20 milliards de dinars dans la forêt de Canastel à Oran?» s’est-elle interrogée.
Revenant par ailleurs sur les dispositions contenues par ce projet de loi, le ministre, dont l’objectif est de consolider les libertés individuelles consacrées par la Constitution, à travers la révision des dispositions relatives au casier judiciaire, à la réhabilitation et à la contrainte par corps, a déclaré:
«La révision de certaines dispositions relatives essentiellement au casier judiciaire, à la réhabilitation et à la contrainte par corps s’inscrit dans le cadre du parachèvement de la réforme de la justice, notamment à la lumière de l’introduction de peines alternatives qui n’existaient pas auparavant.
Au sujet du casier judiciaire sur la circulation routière, un point soulevé en force par les intervenants, le ministre a affirmé que cette procédure vise à poursuivre les contraventions en vue de l’ampleur des dégâts humains et matériels causés.