Louh à propos du traitement pour cancéreux,«Oui, la Cnas remboursera les médicaments»

Louh à propos du traitement pour cancéreux,«Oui, la Cnas remboursera les médicaments»

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale remet les pendules à l’heure. Tayeb Louh rappelle que la prise en charge des malades atteints du cancer relevait du rôle de l’Etat. Une mise au point qui intervient après la réaction des syndicats du secteur qui craignent que le remboursement des médicaments contre le cancer ne porte atteinte aux équilibres de la Cnas.

Nulle intention de revenir sur les décisions du récent conseil interministériel qui avait entériné la décision de la vente des formes sèches des médicaments anticancéreux en pharmacie et leur remboursement par la Caisse nationale de sécurité sociale. Tayeb Louh a rappelé que la prise en charge des malades était non seulement du ressort de l’Etat mais qu’elle constituait un principe consacré par la loi.

Au moment où les malades saluaient cette décision, la contestation est venue des syndicats du secteur de la Sécurité sociale. La Fédération nationale des travailleurs de la Sécurité sociale a, dans un communiqué, estimé que la mesure était non seulement inégalitaire puisque seuls les assurés sociaux disposant des moyens financiers pourront les acquérir en officines mais qu’en plus, cette mesure pourrait menacer les équilibres financiers de la Cnas. «Les organismes de Sécurité sociale ont versé en 2012 aux établissements publics de santé un forfait hôpitaux de plus de 48 milliards de dinars», rappelle la Fédération nationale des travailleurs de la Sécurité sociale qui appelle à un débat national afin d’élaborer un plan national estimant que «le remboursement des médicaments anticancéreux à usage hospitalier ne peut, en aucun cas, constituer la solution aux défaillances constatées dans la prise en charge des malades atteints de pathologies cancéreuses ».

Ses propos n’ont pas été du goût de l’association El Amel d’aide aux cancéreux qui s’est dite «étonnée» de cette réaction. Pour l’association El-Amel, une question se pose, à savoir «qui sont ces cancéreux transférés à l’étranger aux frais de la Cnas, et ce, au moment où les derniers traitements et les dernières technologies sont disponibles dans notre pays ?». Ces transferts ont coûté 765 millions de dinars, ce qui fera dire à l’association que c’est «cette somme qui devrait inquiéter ces syndicats au lieu d’évoquer les 450 milliards dépensés pour l’amélioration de la prise en charge des cancéreux.

On aurait bien aimé que ces syndicats s’insurgent plutôt contre le fait que trois quarts des patients nécessitant un traitement par radiothérapie ne trouvent toujours pas de centre spécialisé». La mise au point de Tayeb Louh est certainement de nature à rassurer les malades et les associations qui les défendent.

N. I.