Louh à propos de la retraite «Retarder l’âge de départ n’est pas à l’ordre du jour»

Louh à propos de la retraite «Retarder l’âge de départ n’est pas à l’ordre du jour»

Retarder l’âge de départ à la retraite n’est pas à l’ordre du jour, selon Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale, estimant que cette question n’est pour l’instant pas comprise dans le plan de réforme du système national des retraites.

En outre, et concernant la revalorisation des pensions de retraite, le ministre affirmera qu’avant la fin de l’année en cours «une mesure exceptionnelle sera prise, lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres, en faveur des retraités à travers l’augmentation des pensions de cette catégorie sans pour autant en révéler le taux». Inscrivant ainsi cette nouvelle «mesure exceptionnelle» parmi les multiples décisions prises par le gouvernement ces dernières années en direction des retraités pour relever leur pouvoir d’achat longtemps dénoncé par cette catégorie sociale. Toutefois, même si Tayeb Louh à travers ses propos réaffirme une fois de plus la volonté et l’engagement des pouvoirs publics à revaloriser les pensions de retraite pour les ramener à un niveau décent, il soulignera qu’il reste à définir le niveau de cette augmentation en fonction de la disponibilité financière. Ce qui justement sera étudié, indiquera-t-il, lors dudit Conseil des ministres.

Seulement voilà, ce n’est pas la première fois que cette annonce a été faite aussi bien par le ministre de tutelle que par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, en ce sens où la dernière fois qu’elle a été tenue c’était en marge de la réunion de la commission de la santé de l’APN consacrée à la présentation du système de la carte Chifa, en début de ce mois de décembre. En outre, cette même annonce a, entre autres, également été faite en novembre dernier lors de l’installation de groupes de travail issus de la dernière Tripartite au siège du ministère du Travail. En substance, le ministre avait alors déclaré, sans toutefois donner de détails, que le gouvernement préparait «une mesure exceptionnelle» pour revaloriser les pensions de retraite, précisant que la mesure en question «sera supportée par le budget de l’Etat» et s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du pouvoir d’achat des retraités. A ce propos, il faut dire qu’à ce moment-là les retraités présents à cette rencontre étaient particulièrement sceptiques face à cette revalorisation, affirmant qu’en réalité cette augmentation de 40% réclamée par l’UGTA ne concernera que ceux dont les pensions de retraite sont vraiment dérisoires, pourtant les autres cadres retraités avaient largement cotisé à travers l’ITS (impôt sur le traitement des salaires) durant de nombreuses années de travail. Et c’est justement à ce titre qu’ils estiment qu’ils sont en droit également de cette revalorisation à 40% des pensions de retraite.

En effet, la question du pouvoir d’achat des retraités en permanente décadence a été, notamment ces derniers temps, l’objet de manifestations dans plusieurs wilayas du pays, pour dénoncer leur marginalisation et réclamer une pension correcte qui leur permettra de faire face au coût de la vie. Les manifestants avaient demandé l’alignement des pensions de retraite à 100% sur le SMNG (salaire minimum national garanti) au lieu des 75% actuels. De plus, outre la révision de certains articles de la loi 83-12 relative à la retraite, les retraités protestataires, dans leur plate-forme de revendications, avaient également demandé l’actualisation des pensions de retraite antérieures au mois d’août de l’année 2005, tel que stipulé dans l’article 43 de la même loi. Par ailleurs, les retraités avaient également demandé l’augmentation de la majoration pour conjoint à charge, et ce, en rétablissant l’article 15 original de la loi 83-12, l’exonération de l’IRG pour les pensions de retraite inférieures à 40 000 DA et l’application d’un taux «modique» au-delà de ce montant. Par ailleurs, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) sont allés jusqu’à saisir par écrit le président de la République pour le solliciter d’intervenir en faveur d’une revalorisation de leurs pensions de retraite de 30%, déplorant que près de 500 000 retraités perçoivent une pension inférieure au Salaire national minimum garanti (SNMG) fixé à 15 000 DA.

Par Lynda Naili Bourebrab