L’Ouganda lance sa 1re exportation de lait en poudre vers l’Algérie

L’Ouganda lance sa 1re exportation de lait en poudre vers l’Algérie

L’Ouganda a lancé sa toute première expédition de lait en poudre vers l’Algérie, dans le cadre d’un accord bilatéral ambitieux visant à stimuler les échanges agricoles intra-africains. Cette initiative incarne un tournant dans la coopération sud-sud et illustre une volonté commune de renforcer les relations économiques entre les deux pays.

Jeudi 29 mai 2025, le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni a officiellement donné le coup d’envoi de la première expédition de lait en poudre vers l’Algérie. La cargaison inaugurale comprend 500 tonnes, réparties dans quatre conteneurs. Elle s’inscrit dans un envoi global de 2 100 tonnes, pour une valeur totale estimée à plus de 8 millions de dollars.

La cérémonie s’est alors déroulée à la State House d’Entebbe. Le ministre de l’Agriculture Frank Tumwebaze, le ministre délégué aux Affaires étrangères John Mulimba ainsi que des représentants de la société Brookside Africa Limited, chargée de la production et de l’exportation, étaient alors présents. Ce moment symbolique vient concrétiser un objectif économique défendu depuis plusieurs années par les autorités ougandaises.

L’événement marque une étape décisive dans la stratégie de diversification des débouchés commerciaux de l’Ouganda. Il illustre également la volonté de Kampala d’accroître la valeur ajoutée de ses exportations agricoles, en particulier dans le secteur laitier.

Cette première livraison fait suite à la signature, en mars 2023, d’un mémorandum d’entente entre l’Ouganda et l’Algérie. Ainsi, cet accord, conclu à Alger lors d’une visite officielle du président Museveni, visait l’ouverture du marché algérien à des produits agricoles ougandais tels que le lait, le café et la viande rouge.

Algérie – Ouganda : une coopération en plein essor

Le projet d’exportation s’inscrit dans un cadre plus large de coopération sud-sud. Il témoigne d’un renforcement des liens économiques entre des pays africains souhaitant bâtir une complémentarité commerciale plus équilibrée. Le directeur financier de Brookside, Kennedy Gatheru, a souligné que cette expédition pionnière ouvrait la voie à « de nombreuses autres opportunités commerciales ». Il a également remercié le président Museveni pour son implication directe dans la promotion des exportations nationales.

L’Algérie, de son côté, affiche un intérêt stratégique pour les produits laitiers africains. Le 13 décembre 2024, Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a souligné la qualité du lait ougandais. Cette réunion avec le président Museveni s’est tenue alors que l’Algérie veut réduire sa dépendance aux importations extra-africaines. Chaque année, l’Algérie dépense environ 700 millions de dollars pour ses achats de produits laitiers.
La majorité de ces achats provient de fournisseurs européens.

Dans ce cadre, le lait ougandais apparaît donc comme une alternative crédible, compétitive et durable. Ce choix s’inscrit dans une vision panafricaine. Les États veulent ainsi renforcer leurs échanges en valorisant les ressources du continent.

La réussite de cette première opération logistique mobilise des infrastructures de production, de conditionnement et de transport. Elle pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives régionales. Ce succès souligne aussi l’importance d’un encadrement politique et diplomatique solide pour soutenir le développement du commerce intra-africain.

Détails de l’accord bilatéral et perspectives à long terme

Le 12 mars 2023, à Alger, les présidents Abdelmadjid Tebboune et Yoweri Museveni ont présidé la signature de deux accords et de cinq mémorandums d’entente. Ces textes couvraient plusieurs domaines : agriculture, énergie, santé animale, tourisme, enseignement supérieur et recherche scientifique.

Le ministre algérien du Commerce, Tayeb Zitouni, a souligné la volonté de son pays d’importer des produits agricoles compétitifs, dont le café, la viande rouge et le lait en poudre. Il a insisté sur l’importance d’un partenariat économique solide et mutuellement bénéfique. L’accord s’inscrit alors dans la stratégie algérienne de diversification des importations. Il répond aussi à l’objectif de renforcement des relations économiques intra-africaines. Sa mise en œuvre a été facilitée par de nombreuses rencontres bilatérales.

Tayeb Zitouni a notamment participé au deuxième Sommet africain du café (G25), organisé en Ouganda. Ce sommet a permis de discuter en profondeur des opportunités économiques entre les deux pays.