L’Ouest du pays inondé de cannabis en provenance du Maroc: Un royaume assis sur un…pétard

L’Ouest du pays inondé de cannabis en provenance du Maroc: Un royaume assis sur un…pétard

Plus de 250 kg de kif traité ont été saisis à Relizane et Tlemcen rien que pour la journée de mardi dernier alors que 14 tonnes de résine de cannabis ont été interceptées durant les trois premiers mois de 2017.

Il y a eu la route de la soie. Celle du sel. On peut désormais rajouter celle de la drogue. Elle débute au Maroc (premier producteur mondial de cannabis) et comme toute compagnie aérienne de renom elle a des dessertes à travers la planète. Une de ses escales favorites demeure bien entendu le territoire algérien avec lequel il a une frontière en partage, à son côté est. Une région particulièrement ciblée par le cannabis en provenance du Maroc.

Plus de 250 kg de kif traité ont été saisis à Relizane et Tlemcen rien que pour la journée de mardi dernier alors que 14 tonnes de résine de cannabis ont été interceptées durant les trois premiers mois de 2017. Près de 90% de cette prise étaient destinés aux villes de l’ouest du pays. La culture du cannabis, le Maroc en est accroc. Elle fait vivre la population montagnarde et pauvre du Rif, une région traditionnellement rebelle au trône, actuellement en ébullition depuis qu’un jeune poissonnier a été broyé par une benne à ordures.

Elle assure des revenus à 800.000 Marocains et représente surtout près du 1/4 du produit intérieur brut. Non, ce ne sont pas des statistiques farfelues! Ce sont les Américains qui l’affirment. «La production totale de cannabis au Maroc en 2015-2016 est estimée à 700 tonnes métriques, ce qui, potentiellement, équivaut à 23% du PIB marocain estimé à 100 milliards de dollars», avait souligné le département d’Etat dans son rapport 2017 sur le trafic de drogue et la criminalité financière dans le monde. Un business qui nous plonge dans l’univers glauque du trafic de drogue. Comme une invitation au voyage. Un voyage cauchemardesque qui donne des frissons.

Les connexions avérées des barons de cette juteuse activité mafieuse avec le terrorisme montrent que le Maroc, peut-être à son corps défendant, par son laxisme certainement, est arrivé à détenir une arme de destruction massive capable de déstabiliser la région et les pays du Sahel devenus les repaires des groupes terroristes. «La corruption de la police et le laxisme tacite dans l’application des lois contre ce fléau demeurent un problème au Maroc», avait dénoncé un document du département d’Etat sur «la stratégie de contrôle international des narcotiques» publié le 12 mars 2013 qui a été communiqué au Congrès US.

En 2009, 96 personnes, dont bon nombre d’entre elles appartenant aux Forces armées royales marocaines, ont été mises en examen suite au démantèlement d’un important réseau de trafic de drogue entre le Maroc, la Belgique et les Pays-Bas, via l’Espagne. Les services de l’ex-patron de la diplomatie américaine ont même identifié l’itinéraire des trafiquants. Comme s’ils les suivaient à la trace, «la plupart des grandes expéditions de haschich marocain à destination de l’Europe sont transportées par bateaux à moteur et par d’autres petites embarcations…compte tenu de sa situation géographique et de ses infrastructures de transport, le Maroc sert de zone de transbordement pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine qui est introduite clandestinement par l’Afrique de l’Ouest pour l’acheminer vers l’Europe», ont indiqué les collaborateurs de John Kerry.

Les énormes fonds de cette activité commerciale mafieuse alimentent le secteur de l’immobilier, celui des véhicules de luxe, des produits haut de gamme…où ils sont blanchis. La zone franche de Tanger qui abrite des banques offshores est devenue une place incontournable du recyclage de l’argent généré par le trafic de drogue. L’économie du royaume est, sans conteste, bien assise sur un pétard.