L’Otan somme Kaddafi de trouver une terre d’asile

L’Otan somme Kaddafi de trouver une terre d’asile

Les rebelles libyens ont rejeté hier l’appel à un cessez-le-feu lancé de Genève par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Les pays de l’Alliance transatlantique presse le colonel Kaddafi de trouver un accord avec la communauté internationale d’ici à «la fin du mois de mai».

Le journal poursuivra que d’après les estimations du chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, Kaddafi devra s’exiler avant que l’ordre de capture de la Cour pénale internationale (CPI) ne soit lancé à son encontre. Précisant qu’«il est clair que si le mandat d’arrêt international était lancé, il serait beaucoup plus difficile de trouver un arrangement pour le colonel et sa famille». Aussi, le diplomate italien soulignera qu’«il y a des pays qui ont ces dernières semaines exprimé leur disponibilité à l’accueillir». Néanmoins, Franco Frattini ne citera pas les pays en question.

Par ailleurs, les rebelles libyens ont rejeté hier l’appel à un cessez-le-feu lancé de Genève par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

A ce sujet, Zintane Abdoulrahman, porte-parole des insurgés dans le Djebel Nefoussa, à l’ouest libyen, contacté par Reuters, expliquera que «nous n’avons aucune confiance en Kaddafi (…) De toute façon, il ne respecte jamais les cessez-le-feu. Son régime parle de cessez-le-feu et bombarde aussitôt les populations civiles».

En effet, quelques heures auparavant, le secrétaire général de l’ONU a appelé les autorités libyennes à cesser de viser les civils et mettre fin aux combats «à Misrata et ailleurs» dans le pays, estimant qu’il fallait poursuivre le dialogue politique. Il a ainsi demandé au Premier ministre l’ouverture de négociations sur un cessez-le-feu «immédiat et vérifiable» afin, a-t-il dit, «de permettre une résolution pacifique du conflit».

Tripoli sous les bombes, plusieurs autres régions en feu

Plusieurs missiles ont touché hier après-midi l’est de la capitale libyenne Tripoli après un survol intense du secteur par des avions, a annoncé un témoin, cité par des agences. Selon lui, les missiles ont visé la région de Tajoura, mais il n’était pas possible de savoir quelles étaient les cibles exactes. Durant la matinée, la capitale libyenne, qui a subi des bombardement quasi quotidiens de la part des forces de l’Otan, a été secouée par des explosions. En outre, au sud-ouest de Tripoli, au moins deux rebelles ont été tués et 15 autres blessés hier dans des combats avec les forces loyales à Kaddafi dans un village près de Zenten. En effet, les combats ont eu lieu à Rya Ina, un village situé à 15 km à l’est de Zenten dont les habitants sont divisés entre pro et anti-Kaddafi. Quand les rebelles ont pénétré dans la matinée dans le village, ils ont été pris sous les tirs de snipers postés dans des maisons. Les tireurs embusqués ont notamment tiré sur une ambulance transportant un blessé. Par ailleurs, les rebelles ont barré la route menant à Zenten. Quant aux forces loyalistes, concentrées dans la plaine, elles ont essayé de mettre sous leur coupe des petits villages depuis lesquels ils peuvent tirer sur Zenten. Sur un autre front, des explosions ont eu lieu hier matin pendant près d’une heure à l’est de Tripoli alors que des avions survolaient la capitale libyenne, a indiqué un témoin cité par des agences.

L’aéroport de Misrata entre les mains des insurgés

Par ailleurs, les rebelles sont parvenus à prendre le contrôle de l’aéroport de la ville-clé de Misrata, à l’ouest de la Libye, après de violents combats avec les forces du dirigeant libyen. Les rebelles ont alors pris le contrôle des secteurs nord, est et ouest du site de l’aéroport à l’issue de combats dans la nuit et dans la matinée, laissant le sud comme seule éventuelle issue aux pro-Kaddafi. De plus, les rebelles ont tiré sur les forces loyalistes depuis une prison sur le site de l’aéroport, situé à environ deux km au sud-ouest de la ville, après avoir pris le contrôle d’un marché dans le même secteur. De ce fait, la prise de contrôle de l’aéroport de Misrata viendra sans doute améliorer la situation de cette ville, en facilitant notamment l’accès et l’acheminement des aides humanitaires.

Sur un autre registre, les rebelles ont affirmé avoir capturé un mercenaire mauritanien qui travaillait pour les forces pro-Kaddafi.

L’Union européenne envisage d’ouvrir un bureau à Benghazi

La chef de la diplomatique de l’Union européenne (UE), Catherine Ashton, qui s’exprimait devant le Parlement européen à Strasbourg s’est prononcée hier en faveur de l’ouverture d’un bureau à Benghazi afin de «soutenir le Conseil national de transition», organe politique de l’opposition au colonel Kaddafi.

A ce sujet, la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères dira que «nous souhaitons apporter de l’aide dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la sécurité aux frontières». Et d’ajouter que «cela soit clair, Kaddafi doit quitter le pouvoir, il doit mettre un terme à son régime».

Par Lynda N. Bourebrab