L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie fêtent un an d’indépendance

L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie fêtent un an d’indépendance
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Les régions rebelles géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie ont sobrement fêté mercredi le premier anniversaire de la reconnaissance par Moscou de leur indépendance, une décision qui avait valu à la Russie l’opprobre de la communauté internationale.

La journée du 26 août a été proclamée fériée dans ces deux petits territoires séparatistes du Caucase pour permettre aux populations de célébrer une initiative qui équivaut à leurs yeux à leur naissance en tant que nation.

Tous deux, soutenus par la Russie, avaient coupé les ponts avec Tbilissi dès le début des années 90, bien avant la guerre russo-géorgienne d’août 2008 pour le contrôle de l’Ossétie du Sud.

Depuis, seul le Nicaragua a suivi l’exemple de la Russie et reconnu leur « indépendance ».

Même le Bélarus, proche allié de Moscou, s’est abstenu. La célébration « se déroule modestement, il n’y aura pas de fêtes de masse », a indiqué à l’AFP une source au gouvernement abkhaze dans la capitale Soukhoumi.

Le président abkhaze Sergueï Bagapch a déposé des fleurs sur la tombe des 113 militaires russes des forces de la paix qui ont péri depuis le début du conflit avec Tbilissi il y a quinze ans.

Il doit également intervenir mercredi soir à la philharmonie de Soukhoumi, avant un concert suivi de discrets feux d’artifice.

En Ossétie du Sud, dont la capitale Tskhinvali avait été en partie détruite par la guerre de l’an dernier, le clou des cérémonies a été l’inauguration d’un nouveau gazoduc acheminant directement du gaz russe dans le territoire, échappant ainsi au contrôle de la Géorgie.

Le président sud-ossète Edouard Kokoïty se trouvait mercredi à Moscou, où il a rencontré le Premier ministre Vladimir Poutine, et a assuré à cette occasion que des pays africains, arabes et d’Amérique latine étaient sur le point de reconnaître à leur tour son pays.

Un an après cette décision controversée, et malgré la désapprobation du reste du monde, la Russie estime avoir fait le bon choix, ont insisté ses deux principaux dirigeants.

« Je la trouve légitime du point de vue du droit international, juste et absolument indispensable », a ainsi lancé le président russe Dmitri Medvedev, interrogé par des journalistes à Oulan-Bator, où il se trouvait en visite. Elle est surtout « irrévocable », a-t-il ajouté.

« La Russie n’acceptera aucune tentative de nouvelle revanche dans la région », a de son côté prévenu M. Poutine.

Quant au refus des autres pays de reconnaître l’indépendance des deux régions, cela « ne leur nuit pas vraiment », a jugé M. Medvedev.

Pourtant, à Soukhoumi, des habitants disent leur déception : « Malheureusement, la reconnaissance de l’indépendance par d’autres pays est l’objet d’un marchandage politique », commente Alexandre Nebadze, un fonctionnaire abkhaze.

« Pourquoi ne pas nous reconnaître : nous avons de la démocratie, regardez nos journaux qui critiquent les autorités », s’exclame Sergueï Tsougourian, 59 ans. Les deux territoires sont aujourd’hui sous ferme contrôle russe.

Tous deux accueillent des bases abritant des milliers de soldats russes. Ils sont notamment chargés de surveiller les « frontières » les séparant de la Géorgie, où la tension demeure vive et les incidents fréquents.

Mercredi, le chef d’état-major russe, le général Nikolaï Makarov, a toutefois déclaré que Moscou avait réduit à 1.700 le nombre total de ses militaires déployés dans les deux régions séparatistes, contre 4.800 après la guerre d’août 2008.