Lors qu’il a été lancé Jeudi dernier,Les Oranais découvrent le tramway

Lors qu’il a été lancé Jeudi dernier,Les Oranais découvrent le tramway
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90 000 passagers seront transportés quotidiennement

Le projet a été sévèrement critiqué vu qu’il a bloqué la ville au niveau de plusieurs tronçons routiers durant toute la période de sa réalisation.

Inauguré mercredi dernier par le ministre des Transports, le tramway d’Oran s’est ouvert au grand public jeudi dernier. Ce moyen de transport ultra-moderne liera les localités de Sidi Marouf (est d’Oran) et Es-Senia (ouest d’Oran) tout en sillonnant plusieurs rues et boulevards du centre-ville comme la place du 1er-Novembre, rue Emir Abdelkader, rue Mostaganem, Saint-Eugène, etc.

Les Oranais, ayant ras-le-bol des transports urbains, l’ont bien accueilli. Pourvu que cela dure. Les premiers passagers, faisant montre de discipline, attendaient avec curiosité leur premier rendez-vous avec le «tram» venu changer aussi bien le look de la ville que le comportement des habitants.

A la place d’Armes, les premiers utilisateurs du tramway commentaient la couleur et le format du petit ticket pendant que d’autres estimaient que le prix appliqué (40 DA) n’est pas à la portée de tout le monde. D’autres prient la miséricorde divine de lui éviter les éventuels saccages pouvant être causés par les ignares.

D’autant que son acquisition est venue après près de cinq années d’attente. Et d’expliquer que «les bénéfices et les avantages de ce moyen de transport sont inestimables notamment pour les habitants des grandes cités comme Haï Sabah, le centre-ville, l’Usto et l’Université d’Es-Senia».

Le tramway d’Oran est appelé à changer tout un mode de vie des Oranais, habitués à observer le silence devant les coups de gueule des chauffeurs et receveurs des transports urbains, notamment ceux des bus assurant les lignes 11, U, 34 et 22.

«Un grand pas vers la modernisation du secteur vient d’être franchi», a affirmé Mohamed Laouni ajoutant que «le rêve s’est enfin réalisé». «Le mythe est devenu réalité», a-t-il renchéri, avant d’accéder pour la première fois, au tramway.

Le projet a été sévèrement critiqué vu qu’il a bloqué la ville au niveau de plusieurs tronçons routiers durant toute la période de sa réalisation.

Il a été longuement attendu pour servir plusieurs quartiers d’Oran, en attendant son extension vers l’aéroport d’Es-Senia et le pôle universitaire de Belgaïd. «Nous avons longtemps souffert des désagréments causés par les travaux du tramway depuis leur lancement en 2008», a affirmé Fatima Zohra habitante de la rue Mostaganem.

«Finalement, nous nous rendons compte aujourd’hui que les attentes ont donné les résultats escomptés», a-t-elle indiqué. Globalement, les Oranais gardent toujours en mémoire le casse-tête provoqué par les travaux de ce gigantesque chantier, les rues avaient été fermées, d’autres ont été détournées, d’énormes bouchons se constituaient provoquant une grande hantise pour les piétons et les automobilistes. «Circuler en voiture dans certains quartiers d’Oran, durant les travaux, était pratiquement un véritable enfer», a expliqué Larbi Benlakhdar.

Et d’ajouter: «J’ai souvent opté pour la marche à pied pour régler mes affaires courantes plutôt que de prendre ma voiture ou encore le bus.»

Les Oranais ont suivi avec curiosité toutes les différentes étapes expérimentales ayant ponctué la mise en marche du tramway d’Oran.

Un nouveau plan de circulation en vue

A la station des Trois Cliniques, les premiers usagers attendent impatiemment l’arrivée de la rame devant les transporter jusqu’à la place du 1er-Novembre, au centre-ville d’Oran.

La rame venant de la gare routière de Sidi Maarouf est pratiquement archi-comble. Les enfants en bas âge le voyaient plus comme un manège plutot qu’un moyen de transport. Encore un indice qui renseigne sur le manque de loisirs à El Bahia. Cela se passe pendant que les vieux et les jeunes appréciaient, tout en commentant, le confort des sièges. Les 72 places assises étaient toutes occupées.

«J’emprunte pour la première fois ce mode de transport pour aller au centre-ville, je compte l’adopter car, prendre le bus est un vrai calvaire, non seulement pour les énormes bouchons, mais également à cause des très mauvaises conditions dans lesquelles nous voyageons», a expliqué une jeune étudiante.

Les Oranais sont convaincus que leur tramway révolutionnera le secteur des transports urbains en imposant de nouvelles conduites et de nouveaux comportements. Tous les indices sont révélateurs d’une telle évidence.

Cette réalité a commencé par la création, il y a quelques années, de l’Entreprise des transports publics, ETO. Celle-ci s’est distinguée par le sérieux de ses receveurs et ses chauffeurs, sa ponctualité ainsi que la solidité de ses bus.

Les usagers ont très vite fait d’adopter les bus peints en couleur bleue et blanche.

A la direction des transports de la wilaya d’Oran, le ton est donné aux dernières retouches quant à la mise en place d’un nouveau plan de transport et de circulation. Ce dernier est appelé à intégrer la nouvelle donne que représente le tramway.

A la Setram, la société chargée de l’exploitation et de la maintenance des tramways en Algérie, née d’un accord entre l’Etusa, l’Entreprise du métro d’Alger et le groupe français Ratp, les responsables se sont fixés comme objectif «de porter l’Algérie vers un nouveau mode de transport urbain accessible à tous, d’offrir un service de transport de haute qualité où sécurité, confort, régularité et propreté sont maîtres à bord, d’accompagner les Oranais dans la phase d’adaptation à ce nouveau moyen de transport et l’ancrer dans leurs habitudes quotidiennes».

Une vaste campagne de sensibilisation des populations sur les modes d’exploitation du tramway, a été lancée, et se poursuit encore.

Le tramway d’Oran entame sa première semaine. Ce sont 30 rames qui ont été mises en service avec une capacité de transport de 325 passagers chacune (72 places assises et 253 debout).

Les objectifs fixés par la Setram est d’assurer le transport de 88, 5 millions de passagers annuellement soit 90.000 passagers par jour, sur une ligne de 18,7 km. «Samedi, je voyagerai pour mon propre plaisir et celui de mes enfants sur toute la ligne du tramway, de Sidi Maarouf à Es-Senia, rien que pour découvrir ma ville et ses quartiers qu’on n’a pas l’occasion de voir à partir d’un bus, entassés que nous sommes habituellement comme dans une boite de sardines», a affirmé Djamel Bensaoud, père de famille, rencontré près de la station de Mdina Djedida.

Le tramway d’Oran donne une autre image d’une cité à laquelle on tente tant bien que mal de donner un nouvel éclat en l’embellissant, en usant de tous les moyens, question de la transformer en une métropole méditerranéenne.

Les 400 millions d’euros ne sont pas vains

Après son extension, la distance globale du projet sera de 40 km. Il traverse la localité d’Es Senia jusqu’au terminus situé dans la commune de Sidi Maârouf en passant par le boulevard Mascara, Place du 1er-Novembre, rue Emir-Abdelkader, rue Mostaganem, Saint Eugène et cité Djamel. Ses rames sont pourvues de climatisation, de vidéo-protection et de planchers bas permettant l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

La construction de la première ligne du tramway d’Oran s’est accompagnée de plusieurs aménagements urbains. Les travaux ont débuté fin 2008. Le projet est estimé à environ 400 millions d’euros.