Un vibrant hommage a été rendu dans la soirée de mercredi dernier aux pionniers et actuels responsables de la Radio et de la Télévision algérienne.
Un vibrant hommage a été rendu dans la soirée de mercredi dernier aux pionniers et actuels responsables de la Radio et de la Télévision algérienne.
L’initiative du ministère de la Communication, qui a honoré les anciens et actuels directeurs généraux de ces médias lourds, a constitué aussi ce moment évocateur des sacrifices consentis par des icônes de l’audiovisuel et de radiodiffusion et de leur engagement au service de leur pays et de la collectivité. Du défunt Aïssa Messaoudi, moudjahid dont le nom est intimement lié à la Révolution algérienne dont il diffusait les exploits sur les ondes de la Radio secrète de l’ALN, jusqu’à Toufik Khelladi et Chaâbane Lounakel, actuels DG de l’ENTV et de la Radio, ils sont 24 DG, nommés successivement à la tête de ces deux institutions, à avoir été honorés par le ministre, Hamid Grine. La cérémonie conviviale à laquelle ont assisté plusieurs membres du gouvernement, des responsables de journaux et de chaîne de télévisions, publique et privées, ainsi que des représentants de plusieurs institutions a été rehaussée, entre autres, par la présence du chef de la diplomatie de la Corée du Sud en visite officielle en Algérie, de mercredi à jeudi dernier. Dans son allocution, le ministre de la Communication a mis en exergue, d’emblée, les qualités managériales et le sens de l’engagement de ces 24 DG. « On ne devient pas DG de la Télévision où de la Radio si l’on ne réunit pas un certain nombre d’atouts », avait soutenu Hamid Grine à l’adresse de l’assistance conviée à l’hôtel El-Aurassi et parmi laquelle figureraient des membres de la famille de certains DG honorés. « Au-delà de la passion du service public, les 24 hauts responsables de la Télévision et de la Radio ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour l’accomplissement de leur devoir. Ils ont fait preuve de beaucoup de courage. Ils ont non seulement la capacité d’écoute mais aussi et surtout un amour inconditionnel et jamais ébranlé pour leur patrie », a déclaré M. Grine.
« Ces 24 DG ont accompagné le développement du pays depuis 1962 à ce jour. Ils ont consenti tant d’efforts pour l’Algérie, sacrifié leurs familles, voire leur vie pour certains, pour que ce pays reste debout », a encore ajouté le ministre de la Communication.
En sus du journaliste militant que fut Aïssa Messaoudi, dont la voix avait constitué « la moitié de la Révolution », pour paraphraser le défunt président Houari Boumediène, Mounir Mahi, Madani Haouas, Abderrahmane Laghouati, Lamine Bechichi, un des fondateurs de la Radio «Sawt El-Djazair» (Voix de l’Algérie), d’autres figures emblématiques ont su marquer dignement, en tant que responsables, le secteur de la communication de sa naissance à ce jour.
L’on peut citer entre autres Abdelkayoum Boukaâbach, un des premiers présentateurs du JT de 20 H à l’ENTV, Abdou Ben Ziane, Mustapha Abada (assassiné par le terrorisme), Zoubir Zemzoum, Hamraoui Habib Chawki, Zouaoui Benhammadi ainsi que l’actuel ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi.
Pour ces derniers, comptant parmi les 24 DG de la Radio et de la Télévision honorés mercredi dernier, le ministre de la Communication a réservé des distinctions qui ont été remises des mains des ministres présents à la cérémonie, soit aux concernés, soit aux membres de leurs familles conviés pour la circonstance.
De leur côté, les DG honorés ont salué l’initiative du ministère de la Communication et exprimé leur gratitude pour cet hommage. C’est notamment le cas l’ancien DG par intérim de l’Entv, Abdelmalek Houyou, qui dit être « fier » d’avoir passé 44 ans à la Télévision au service de son métier et de son pays.
Karim Aoudia
Ils ont dit
Azzedine Mihoubi, ancien DG de la Radio et actuel ministre de la Culture « J’espère que la nouvelle génération assurera la relève »
« Je salue le ministère de la Communication pour son hommage rendu et sa reconnaissance des efforts consentis par ceux qui ont servi leur pays à travers l’audiovisuel. Je suis vraiment ravi de me voir honorer aux côtés des pionniers de la Télévision et de la Radio en Algérie. Ce qui est pour moi un motif de fierté. Je suis très content aussi du fait que cette initiative a été également un moment de retrouvaille entre anciens et actuels responsables, ce qui dénote de la continuité qui est toujours de mise. En cela j’espère que la nouvelle génération de journalistes puisse assurer la relève avec beaucoup de professionnalisme dans l’accomplissement de leur métier de journaliste. »
Nabila, fille de Mustapha Abada, ancien DG de l’Entv assassiné « Mon défunt père a sacrifié sa vie pour l’audiovisuel »
« C’est une initiative très louable de la part du ministère de la Communication. Aujourd’hui on vient d’honorer mon père, Mustapha Abada, qui était un des responsables de l’Entv. Pour nous qui sommes membres de sa famille, je dois dire que l’on n’a pas beaucoup de souvenirs de cette vie de responsable. On ne le voyait que rarement, généralement le soir lorsqu’il rejoignait son domicile familial. En d’autres termes, mon défunt père, que le terrorisme a ravi aux siens, avait consacré toute sa vie et sacrifié sa petite famille pour une autre grande famille qui est celle de l’audiovisuel et de la communication. Moi même je suis aujourd’hui journaliste à Canal Algérie et à se propos je tiens à rappeler que la création de cette chaîne a été, à la base, une idée de mon défunt père qui voulait ainsi informer la communauté algérienne basée à l’étranger de ce qui se passe dans son pays.»
Zouaoui Benhammadi, ancien DG de l’EnRS « Chacun des directeurs généraux a donné le meilleur de lui-même »
« Je suis convaincu que les DG qui se sont succédé à la tête de la Télévision et de la Radio algérienne a donné le meilleur d’eux-même pour accomplir au mieux sa mission. Tous ces DG méritent considération et reconnaissance. Je remercie le ministère de la Communication pour son initiative louable à plus d’un titre et je m’attends à plus d’efforts et de responsabilité de la part de la nouvelle génération de journalistes.»
Propos recueillis par Karim Aoudia
