Bien qu’il se soit montré particulièrement virulent envers le FLN et le RND, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Nebbou n’a pas réussi à galvaniser les nombreux militants, dont une grande partie a dû quitter la salle avant la fin du meeting.
Devant un auditoire complètement acquis à sa cause, et dans une salle pleine comme un œuf, Mohamed Nebbou a tiré à boulets rouges sur les partis majoritaires à l’APN et au conseil de la nation, visiblement très mécontent de la position de ces deux formations vis-à-vis de la démarche du FFS qui consiste à l’organisation de Conférence nationale du consensus.
D’ailleurs, Mohamed Nebbou a qualifié les partis représentés au gouvernement et plus particulièrement le FLN et le RND de « fonctionnaires politiques du système ». Pour lui, ces deux formations avec qui le FFS a lancé son initiative du dialogue n’ont qu’un seul objectif à savoir défendre la légitimité et la crédibilité des dernières élections présidentielles. « Aucune ligne rouge n’a été imposée hormis la légitimité du Rais », dira Mohamed Nebbou qui explique que le plus vieux parti de l’opposition ne milite pas pour changer un président par un autre. « Les lignes rouges pour le FFS sont la démocratie, l’unité de territoire nationale, les libertés, le droit syndical », clame-t-il ajoutant que « le danger qui guette actuellement le pays émane dans son système.» En clair, le FFS s’est retourné contre le FLN et le RND, après avoir essayé de les soudoyer dans le but d’organiser une Conférence nationale du consensus et assurer à travers cette rencontre un changement démocratique en Algérie.
Evoquant le rôle que devrait jouer l’armée nationale, Nebbou a indiqué que celle-ci « doit être au service du consensus et un garant pour la continuité de l’Etat », tout en soulignant la nécessité de « la primauté du politique sur le militaire ».
Le premier secrétaire du FFS qui s’exprimait dans un meeting organisé à la salle Atlas à Alger, à l’occasion de la journée du militant et de la célébration du 20 avril 80 a encore fois dépoussiéré une des revendications les plus chères au Front des Forces socialistes, soulevée d’ailleurs pour la première fois en 1963. Il s’agit de l’Assemblée constituante. « C’est la seule solution pour le retour à la légitimité », a-t-il préconisé.
S’agissant du contexte régional et mondial, Nebbou dira que la donne et les pratiques ont changé. « Pour détruire un pays, on lui envoie des terroristes ou des armées des pays voisins, comme ce qui se passe actuellement au Yémen ». A ce propos, le FFS dénonce les attaques de l’Armée des pays arabes contre le Yémen.
Mahmoud Chaal
