Si les hautes autorités satisfont les demandes du MSP, ce parti «retrouvera sa position de soutien fidèle au régime».
A travers son allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la deuxième session ordinaire de son conseil consultatif, le président du MSP, Abderezak Makri, a salué l’initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en faveur de la population de Ghaza. A titre de rappel, le président Bouteflika a décidé l’envoi d’une aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine.
Même si souligne-t-il «cette offre est en deçà des besoins de la population de Ghaza», laquelle, estime-t-il «nécessite plus de 30 millions de dollars, chaque mois en matière d’aide humanitaire et sa reconstruction». Dans le même ordre d’idées, il a appelé le chef de l’Etat «à rompre le silence, en prononçant la position traditionnelle de l’Algérie et son soutien indéfectible à la cause palestinienne juste ou injuste, soit-elle». Intensifier les efforts et un redéploiement diplomatiques sur le plan africain, européen et arabe, en vue de les amener à condamner l’agression israélienne contre Ghaza et à fermer leurs représentations diplomatiques en Israël, est une exigence formulée par le MSP à l’adresse des hautes autorités du pays.
Sur la liste des réclamations figure également, insiste le premier responsable de cette formation islamiste, «l’appel aux autorités à entreprendre des contacts immédiats avec les autorités palestiniennes, dont le dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans le but de satisfaire tous leurs besoins». A l’image de ce dernier, le MSP souhaite «l’anéantissement d’Israël». Le président de ce parti, affilié à la confrérie musulmane, M.Makri a exhorté aussi le président de la République à faire pression sur le nouveau président égyptien, le maréchal Al-Sissi, aux fins «de lever le blocus sur la bande de Ghaza, cesser de détruire les tunnels du Hamas et autoriser immédiatement l’ouverture de voies d’accès pour acheminer de l’aide aux populations».
Il s’agit également «d’autoriser les manifestations de soutien à Ghaza à Alger, faire plus de dons humanitaires directs et envoyer des caravanes de secours, à Ghaza et en définitif arrimer l’Algérie à la Oumma», dixit Makri. Si les hautes autorités satisfont les demandes du MSP, ce parti se déclare «prêt à changer son fusil d’épaule, en retrouvant son ancienne position d’entrisme et en se «muant en soutien fidèle du régime», a affirmé, hier, son président. Toutefois, le patron du MSP qui soutient, que «son parti n’a pas d’ennemi permanent», a rappelé ses divergences avec le pouvoir: «La fraude électorale à caractère systémique, le problème d’étouffement des libertés, l’absence de la succession pacifique au pouvoir, l’échec dans la réalisation du développement et par dessus-tout l’apparition d’un nouveau scandale, relatif à l’implication des privilégiés de l’économie rentière, dans la désignation des hauts commis de l’Etat».
D’autre part, le chef du MSP, cite «le recul opéré dans certaines positions diplomatiques, la domination des affaires et transactions financières, par des acteurs issus d’un seul courant idéologique et l’abandon de la langue arabe au profit de la langue française». Par ailleurs, au yeux de Makri, «cette agression ne se réduit pas à une guerre entre les sionistes juifs et le Hamas, elle représente une guerre sans merci, entre les tenants du Nouvel et ancien Ordre mondial». «Israël n’est qu’un instrument entre les mains des forces dominantes autant que les régimes arabes complices, considérés comme terme de cette équation complexe et d’où d’ailleurs leur dépendance, à cet ordre établi».
Il est clair que les Frères musulmans, laminés par les révoltes et contre-révolutions arabes, veulent surfer sur cette nouvelle vague pour reprendre du poil de la bête. Enfin, alors qu’un drapeau palestinien géant a été accroché sur la façade du siège national du parti, l’étendard d’Israël estampé du symbole «danger de mort», a été déroulé à même le sol et foulé aux pieds.