Lors de la conférence de presse qu’elle a animée hier : Hanoune fustige le gouvernement

Lors de la conférence de presse qu’elle a animée hier : Hanoune fustige le gouvernement

Elle accuse les partis de la majorité, d’avoir eu recours à des méthodes de corruption «sans scrupules et en plein jour».

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fustigé, hier, le gouvernement de Ahmed Ouyahia et dénoncé la loi électorale en cours en la qualifiant de «loi qui consacre le blocage visant les partis de l’opposition, et qui conforte la position des deux partis au pouvoir pour qu’ils puissent se maintenir davantage». S’exprimant à l’ouverture du bureau politique de son parti, la première responsable du PT a hésité à faire le bilan inhérent à la collecte des signatures et le nombre de listes dont le parti dispose au niveau national. Elle s’est contentée d’énumérer le nombre de listes qui concernent uniquement les Assemblées populaires de wilayas. Dans ce sens, Louisa Hanoune indique que «nous sommes présents dans 43 wilayas, mais il faut rappeler que nous nous sommes heurtés à de sérieux blocages en ce qui concerne la collecte des signatures dans 10 wilayas». La secrétaire générale du PT a évité de donner le bilan des listes par rapport aux locales en se référant à un argument somme toute tiré un peu par les cheveux. «On ne peut déclarer maintenant le nombre exact des listes du parti par rapport aux élections communales, pour une raison technique liée aux résultats des recours que l’on attend pour qu’on puisse faire notre bilan définitif», indique-t-elle. Ainsi, au lieu de donner des clarifications concrètes sur la question des listes électorales qui concernent son parti, elle s’est précipitée pour souligner que «les partis de la présumée majorité, ont fait recours à des méthodes de corruption sans scrupules et en plein jour».

La nouveauté cette fois-ci, au PT, tient du fait qu’une partie de la base militante est contre une participation du parti aux élections locales du 23 novembre prochain. La cause selon Louisa Hanoune «c’est le coup de force qui a été initié lors des législatives du 4 mai dernier», assène-t-elle. Elle remet en cause le cadre juridique régissant l’opération électorale, qu’elle estime inchangé. Mais la vraie raison, Louisa Hanoune ne tarde pas à la révéler en indiquant que «nos militants rejettent la gestion des communes ou des APW en faillite et ne veulent pas affronter le mécontentement social qui devient de plus en plus une réalité inévitable». Est-ce la participation aux joutes électorales qui est tributaire d’une situation politique et sociale faite d’accalmie et d’embellie financière uniquement ou cela relève de la responsabilité politique de chaque parti à assumer son rôle politique? «Notre participation dans toutes les élections était beaucoup plus tactique et non pas stratégique, le parti respectera la décision de chaque militant et militante, surtout que ces élections interviennent dans un contexte où tous les citoyens sont très sceptiques quant aux résultats de ces élections qui sont connus d’avance», précise-t-elle. La patronne du PT considère que les élections des locales prochaines sont dépourvues de la transparence et de l’honnêteté. Louisa Hanoune accuse le FLN et le RND d’avoir détourné des listes du PT en leur faveur en soulignant que «le FLN nous a volé cinq listes dans la wilaya de Tiaret et le RND quatre listes à Chélif», a-t-elle déclaré. La première responsable du PT revient néanmoins à de meilleurs sentiments. «Avons-nous le choix à part celui de participer aux élections locales? La loi électorale en vigueur consacre l’exclusion. C’est pour cette raison que nous voulons faire de ces élections une tribune d’expression démocratique et un moyen de dialogue avec les travailleurs et les jeunes, et une manière pour proposer nos solutions quant à la crise qui frappe le pays», souligne-t-elle. Louisa Hanoune est revenue comme à l’accoutumée à la question de l’orientation économique telle qu’assumée par le plan d’action du gouvernement Ahmed Ouyahia. «Nous avons voté contre le plan d’action du Premier ministre Ahmed Ouyahia, c’est un plan qui encourage l’austérité, il a détruit toutes les espérances qui visaient la séparation de la politique de la sphère de la finance et les correctifs souhaités de l’économie nationale», tonne-t-elle. Toujours dans le même sillage, elle a tiré à boulets rouges sur la démarche entreprise par le Premier ministre en ce qui concerne le recours du gouvernement au financement non conventionnel pour faire face à la crise économique et financière qui frappe le pays. Dans ce sens, Louisa Hanoune souligne que «le pays n’a pas besoin de ses solutions qui ne font qu’aggraver la situation financière et économique, la solution réside dans la récupération des crédits et les exonérations fiscales attribués aux hommes d’affaires qui sont estimés à coups de milliards de dollars».