Les nouvelles mesures adoptées par le Conseil des ministres ont donné un nouveau souffle au dispositif.
Le directeur général de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes,
M. Mohamed Tahar Chaâlal, a affirmé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, que depuis janvier, 60 000 demandes de financement de projets ont été enregistrées par l’agence, qui en a financé environ 3 000.
M. Mohamed Tahar Chaâlal explique cet engouement par les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour les dispositifs Ansej et Cnac. “Beaucoup de jeunes étaient freinés par le taux de l’apport personnel”, a précisé “l’invité de la rédaction” de la radio Chaîne III. Le Conseil des ministres a arrêté d’importantes décisions destinées à valoriser davantage les dispositifs d’aide à la création propre d’activités et d’emplois par le biais des micro-investissements. Les nouvelles mesures introduisent la notion de cabinet groupé qui n’existait pas dans l’ancien dispositif et l’augmentation du seuil d’investissement.
Un crédit supplémentaire et sans intérêt de 1 million de dinars est prévu pour la location d’un local destiné à servir de cabinet médical, d’architecte, d’avocat ou autres, pour un minimum de deux diplômés universitaires.
Une amélioration importante a été apportée aussi à l’ancien dispositif, notamment concernant le seuil minimum de fonds propres. Il a été ramené à 1% seulement du montant global de l’investissement contre 5% auparavant pour les investissements ne dépassant pas 5 millions de dinars. L’apport personnel a été réduit de 10% à 2% pour les investissements allant jusqu’à 10 millions de dinars. Les mesures prévoient l’octroi, si nécessaire, d’un crédit supplémentaire sans intérêt de 500 000 DA pour la location du local destiné à l’activité, ou pour l’acquisition d’un véhicule aménagé en atelier, lorsqu’il s’agit d’une activité professionnelle par les diplômés de la formation professionnelle. “Nous avons commencé au niveau de toutes les wilayas à mettre en œuvre ces nouvelles dispositions”, a annoncé M. Mohamed Tahar Chaâlal, se fixant un objectif de 35 000 projets à financer durant l’année en cours
. “Nous allons peut-être dépasser cet objectif”, a-t-il pronostiqué. Le DG de l’Ansej a évoqué une réunion tenue avec les banques pour justement, “dépasser certains goulots d’étranglement liés notamment à l’ouverture des comptes”. Il a aussi annoncé la signature de six conventions avec les banques pour intégrer les nouvelles dispositions. “Les banques se sont engagées à respecter le délais de deux mois.” Interrogé si les banques peuvent rejeter des dossiers, le DG de l’Ansej explique que le financement d’un projet est une prise de risque. Pour autant, estime-t-il, les banques sont aujourd’hui rassurées par la mise en place d’un fonds de garantie, doté de 40 milliards de dinars. “Le mécanisme de garantie a été régularisé et nous allons installer, lundi, le comité de garantie qui nous permettra de liquider tous les dossiers qui sont en instance au niveau du Fonds de garantie”, a indiqué M. Mohamed Tahar Chaâlal, estimant le montant des indemnisations à 4 milliards de dinars. 3 700 microentreprises sont concernées. “Le Fonds de garantie est un instrument qui rassure les banques et qui prend en charge les indemnisations. Cependant, cela n’empêche pas les banques de rejeter certains dossiers”, avertit le DG de l’Ansej, précisant que le taux national de rejet ne dépasse pas les 3%. En revanche, le taux de non-remboursement des crédits est estimé à 23%. Certains experts estiment que les dispositifs Ansej, Cnac… sont des mesures à caractère social en trompe-l’œil qui agissent comme un pompier pour atteindre l’incendie. D’autant que les jeunes promoteurs privilégient, notamment le secteur des transports. “Si on prend uniquement la wilaya de Tamanrasset, la dernière commission triangulaire du 24 mars a validé 85 dossiers pour un montant global allant de 300 à 400 millions de dinars”, indique une source. “80% des dossiers concernent les activités de transport et de location de véhicules ou d’engins. C’est-à-dire que les prêts octroyés seront destinés à l’achat de véhicules et engins. Il n’y a pratiquement aucune activité industrielle”, souligne-t-elle.