L’organisation des pays exportateurs fait son bilan : Le pétrole algérien rebondit

L’organisation des pays exportateurs fait son bilan : Le pétrole algérien rebondit

Par Mohamed TOUATI

Le prix du Sahara Blend s’est affiché à 71,15 dollars le baril en avril contre 66,38 dollars au mois de mars soit une hausse de 7,2%.

Une bonne nouvelle en cette période d’incertitudes. Les cours de l’or noir qui représentent l’essentiel des revenus en devises du pays ont augmenté de façon significative. Ils ont fait un bond de près de cinq dollars en un mois. La moyenne mensuelle des prix du Sahara Blend s’est établie à 71,15 dollars le baril en avril contre 66,38 dollars un mois auparavant, soit une hausse de 7,2% indiquent les chiffres publiés mardi dernier par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son dernier rapport mensuel. Cette hausse du brut algérien intervient dans un contexte de rebond général des prix au marché pétrolier mondial souligne le document. La moyenne du prix du panier de l’Opep a connu ainsi une hausse de 4,41 dollars en avril comparativement à celle de mars, pour atteindre 70,78 dollars le baril, soit une hausse de 6,6%, son plus haut niveau en six mois, est-il précisé.

«Cette tendance haussière s’explique par l’inquiétude des marchés, alimentée essentiellement par les menaces géopolitiques dans les principales régions productrices de pétrole» font remarquer les experts de l’Opep. La production nationale a cependant accusé un léger repli le mois dernier. Elle a atteint 1,019 million de barils par jour contre 1,023 million de barils par jour en mars. Soit une baisse de 4000 b/j. Un indicateur qui n’est pas propre qu’à l’Algérie. La production de l’Opep a en effet reculé de 3000 barils par jour pour la même période de référence. Les pays membres de l’organisation ont produit 30,031 millions de barils par jour en avril, contre 30,034 mars en mars, ont révélé des sources secondaires. Une conséquence de la production iranienne qui a fortement chuté, de quelque 164.000 barils par jour le mois dernier, à cause des sanctions américaines. D’autre part, la hausse des productions libyenne, nigériane et vénézuélienne ont poussé l’Arabie saoudite à fermer davantage ses vannes pour ne pas outrepasser l’accord Opep-non Opep de la baisse de 1,2 million de barils conclu en décembre 2018 à Vienne en Autriche qui a été, au demeurant, respecté à hauteur de 150% en avril dernier.

Une réunion est prévue les 25 et 26 juin prochain pour décider s’il y a lieu de le reconduire. Difficile de se prononcer pour le moment, même si les prévisions de l’Opep font apparaître une baisse de la croissance de l’offre pétrolière des pays hors organisation. La production de schiste aux Etats-Unis devrait connaître un coup de frein. «La croissance de l’offre sera sans doute moins marquée que l’an passé dans un contexte d’affaiblissement de la croissance économique mondiale», estiment les rédacteurs du rapport de l’Opep qui relèvent que «la production de schistes des Etats-Unis se trouve de plus en plus confrontée à des contraintes logistiques». L’organisation demeure malgré tout préoccupée. Les stocks des grandes puissances économiques ont augmenté en mars alors qu’ils avaient baissé en février. Ils ont dépassé la moyenne sur cinq ans. Pour assurer l’équilibre du marché en 2019 le cartel estime qu’il doit augmenter sa production actuelle de 280.000 barils par jour d’un mois sur l’autre.

Dans le cas où l’Opep continuerait à extraire au même rythme que le mois d’avril, l’offre devrait afficher un déficit de 500.000 barils par jour. Ce qui pourrait rendre nerveux un marché déjà soumis aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient, la guerre commerciale entre Américains et Chinois. Divine surprise, l’annonce hier de la hausse des stocks de brut commercial américain (à l’exclusion de ceux de la réserve stratégique de pétrole) qui ont augmenté de 5,4 millions de barils la semaine dernière, contre une baisse attendue autour des 800.000 barils, par l’EIA (Energy Information Administration) n’a pas affecté les cours du Brent, référence du pétrole algérien. Vers 16h15, le baril s’échangeait à 71,84 dollars, à Londres, affichant une hausse de 60 cents…