L’ordre des phramaciens au sujet de l’octroi de 100 millions d’euros pour la pharmacie centrale:«La décision n’aura pas d’effet durable sur la pénurie des médicaments»

L’ordre des phramaciens au sujet de l’octroi de 100 millions d’euros pour la pharmacie centrale:«La décision n’aura pas d’effet durable sur la pénurie des médicaments»

La décision entérinée par le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, d’octroyer un montant de 100 millions d’euros pour acquérir dans l’immédiat une quarantaine de médicaments indisponibles dans le marché ne saura faire face dans la durée à la pénurie qui fait rage dans ce domaine. C’est du moins ce que nous a déclaré hier le président de l’Ordre national des pharmaciens algériens, M. Babahmed. «C’est une solution d’urgence décidée à l’endroit de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) se trouvant en difficulté de financement en raison des retards des paiements qu’accusent les hôpitaux», nous fera savoir M. Babahmed.

En effet, dans le contenu de la décision ministérielle, il est clairement indiqué que c’est bel et bien la PCH qui aura à bénéficier de cette cagnotte de 100 millions d’euros qu’elle pourra retirer notamment au niveau de la BNA. Cependant, cette même décision n’aura qu’un effet secondaire, voire insignifiant sur la sempiternelle problématique de la pénurie de médicaments, poursuit notre interlocuteur.



Ceci pour la simple raison, explique encore M. Babahmed, que les mécanismes mis en place depuis plus d’une dizaine d’années pour l’approvisionnement du marché des médicaments ont «montré leurs limites». Les mêmes mécanismes obéissent, explique encore le président de l’Ordre des pharmaciens, à un système d’approvisionnement annuel, d’où la perpétuité de la pénurie qui peine ainsi à trouver sa solution définitive. M. Babahmed a tenu à souligner que cette pénurie est au grand désavantage des officines pharmaceutiques, tout comme le manque de médicaments favorise la pratique spéculative.

Il est urgent, insiste encore M. Babahmed, de procéder à une véritable refondation du système d’approvisionnement du marché en médicaments car c’est là la seule solution à même d’en finir avec l’instabilité sévissant dans ce domaine ne suscitant que des désagréments aux malades.

Par ailleurs, la responsable de la communication au niveau de la PCH que nous avons contacté hier en vue d’obtenir sa réaction au sujet de la décision ministérielle portant octroi de 100 millions d’euros pour acquérir les médicaments indisponibles avant le Ramadhan s’est abstenue de faire le moindre commentaire. Il va sans dire que l’industrie des médicaments est loin de constituer le point fort de l’économie algérienne. L’Algérie ne produit en effet que 37% de ses besoins en la matière. En d’autres termes, le recours à l’importation reste un apport vital pour assurer des médicaments du marché des médicaments.

Karim Aoudia