Le président de l’Ordre des médecins, le Dr Bekkat Berkani, a aussi appelé les autorités à créer un secrétariat d’Etat dédié à la prévention, qui sera placé sous la tutelle du ministère de la Santé.
Mieux vaut prévenir que guérir. C’est cette logique que le Conseil national de l’Ordre des médecins veut appliquer dans notre système de santé. En effet, son président, Mohamed Bekkat Berkani, a appelé à la tenue d’un conseil interministériel consacré à la prévention, cela afin de permettre à chaque secteur de «prendre ses responsabilités».
«La prévention est un travail intersectoriel et nous avons demandé la tenue d’un conseil interministériel impliquant tous les secteurs où chacun prendra ses responsabilités car la prévention ne concerne pas uniquement le ministère de la Santé», a souligné le président de l’Ordre des médecins, qui était l’invité de la Radio Chaîne III. Selon M. Bekkat Berkani, la prévention est «le maître-mot» d’un bon système de santé et un élément «basal» pour éviter les maladies, notamment transmissibles.
«Nous considérons que la prévention implique plusieurs secteurs et notre conviction est qu’elle commence déjà à la base, une prévention hygiénique qui nécessite la mobilisation des collectivités locales, environnementales, alimentaires etc…, où toute forme d’intervention permettra d’éviter les maladies transmissibles qui apparaissent chaque début de saison», a-t-il expliqué. Dans ce sens, le Dr Bekkat Berkani, a appelé les autorités à créer un secrétariat d’Etat dédié à la prévention qui sera placé sous la tutelle du ministère de la Santé.
L’Ordre des médecins estime, par ailleurs, que la carte sanitaire est l’élément «axial», et pour une «meilleure distribution égalitaire, il faudra donner aux jeunes médecins des conditions à la hauteur de leurs prétentions», particulièrement en termes de salaires. «Le service civil n’a pas donné grand-chose et la coercition non plus, c’est pour cela qu’il faudra intéresser les jeunes», a ajouté M. Bekkat Berkani. Il a indiqué, en outre, que pour améliorer le système de santé «la diaspora pourrait apporter sa contribution dans des situations précises tels que les colloques et les rencontres scientifiques afin d’apprendre aux collègues à travailler avec les nouvelles techniques».
Le président de l’Ordre des médecins qui note avec «optimisme» que l’espérance de vie des Algériens a augmenté sensiblement, a estimé que les efforts multiples permettront d’avoir une santé de qualité. Il a également insisté sur l’importance cruciale de réhabiliter le secteur public de la santé. Cela non sans réaffirmer la place du privé qui doit être associé au public, même dans la prévention. «La place du privé doit être clarifiée dans l’avant-projet de loi sur la santé nationale car il occupe une place primordiale dans notre système de santé», a-t-il soutenu. «Mais il faut qu’il obéisse à des règles.
Il faut redéfinir ses missions et lui montrer ses limites», a-t-il rétorqué. Enfin, le Dr Bekkat Berkani a fait savoir que l’avant-projet de loi sur la santé ne remettait évidemment pas en cause la gratuité des soins. Il est à noter que le ministère de la Santé va organiser jeudi prochain, 16 octobre, une réunion relative à la présentation de la restructuration des services de santé et la présentation des projets de nouveaux centres hospitalo-universitaires.