L’opposition syrienne prête pour Genève

L’opposition syrienne prête pour Genève

L’opposition syrienne a constitué sa délégation en vue des négociations de paix de Genève, prévue fin janvier, en incluant des représentants des groupes armés, a déclaré à l’AFP son coordinateur général Riad Hijab, peu confiant dans la capacité du régime à s’engager dans ces pourparlers.

L’ancien Premier ministre syrien, qui devait être réçu lundi à Paris par le président François Hollande, a estimé, dans une interview par écrit avec l’AFP, que le régime de Bachar al-Assad était de plus en plus dépendant de l’Iran qui, selon lui, prépare une escalade militaire en Syrie.

A Genève, où les discussions sous égide de l’ONU sont censées démarrer le 25 janvier, l’opposition aura une délégation de 15 personnes, dont des représentants des goupes armés amenés à jouer un rôle important dans l’application des engagements qui seront pris pour un arrêt des combats, a précisé M. Hijab.

Interrogé sur la participation du puissant groupe rebelle Ahrar al Cham, il a indiqué que cette question devait encore être tranchée.

Le gouvernement syrien a insisté samedi auprès du médiateur de l’ONU Staffan de Mistura pour obtenir la liste des groupes de l’opposition attendus aux négociations, ainsi que celle que doit fournir la Jordanie sur les mouvements considérés comme des organisations terroristes.

La Jordanie déploie beaucoup d’efforts pour rapprocher les points de vue entre les différents pays afin d’établir cette liste des organisations qui seront exclues du processus politique, a commenté M. Hijab.

L’objectif de la réunion de Genève est de mettre en place une autorité transitoire négociée entre le régime et l’opposition pour tenter de mettre un terme à la guerre qui a fait plus de 250.000 morts en près de 5 ans.

Interrogé sur les chances de cette réunion d’aboutir, M. Hijab a estimé que le problème n’est pas la volonté du régime d’entamer le processus politique, mais sa capacité à le faire.

Le régime a perdu sa souveraineté sur le territoire et ne contrôle plus les décisions politiques ou militaires, a-t-il assuré, affirmant que Bachar al-Assad et les piliers de son régime vivent aujourd’hui cachés sous terre, et ses forces ne contrôlent plus que 18% de la Syrie.

Pour se maintenir au pouvoir, Bachar dépend plus que jamais (…) de la campagne aérienne russe, et des milices confessionnelles iraniennes et des groupes de mercenaires qui combattent à la place de ses forces, a encore dit M. Hijab.

La véritable question est la suivante: est-ce que les alliés de Bachar qui combattent à sa place veulent entamer un processus politique?, s’est-il interrogé.

Il a accusé l’Iran de vouloir, en raison de la crise entre Téhéran et Ryad après l’exécution d’un dignitaire chiite saoudien, provoquer une escalade militaire sur le terrain et même d’étendre le conflit, à travers les frontières syriennes, vers les pays voisins.

Pour donner une chance aux négociations, M. Hijab a appelé à lancer une initiative internationale visant à évacuer de Syrie les combattants étrangers, tant ceux du groupe Etat islamique que des groupes pro-iraniens.