La coalition internationale a commencé à bombarder des cibles en Libye, une opération baptisée «Odyssey Dawn» (Aube de l’Odyssée) par les Américains. Le coup d’envoi de l’intervention a été donné par une frappe aérienne française.
Les Britanniques ont également conduit des frappes aériennes, tandis que les Américains ont tiré une centaine de missiles Tomahawk. La première phase de frappes aériennes est «un succès» et a permis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne, a déclaré le plus haut gradé américain, l’amiral Michael Mullen, sur la chaîne de télévision ABC.
Les pro-Kadhafi n’avancent plus vers Benghazi, a précisé le chef d’état-major américain. Le chef d’état-major interarmes de l’armée américaine a affirmé que les bombardements qui ont commencé samedi avaient permis de «détruire» les défenses anti-aériennes du régime libyen et que des aérodromes avaient aussi été touchés.
«Les opérations se sont très bien déroulées hier», a dit Mike Mullen. «(Mouammar Kadhafi) n’a pas pu faire voler d’avions ou d’hélicoptères ces deux derniers jours. Donc cette zone d’exclusion aérienne a été effectivement mise en place.»
En effet, des dizaines de véhicules militaires des forces de Kadhafi, dont des chars, ont été détruits par des frappes aériennes à l’ouest du bastion de l’opposition libyenne.
Hier, à l’aube, 19 avions américains, dont trois bombardiers furtifs B2, sont passés à l’action, a indiqué un porte-parole de l’US Africa Command à Stuttgart, en Allemagne. Ils ont largué 40 bombes contre une importante base aérienne libyenne.
Les cibles visées par les chasseurs-bombardiers étaient «principalement des terrains d’aviation et leurs systèmes de défense anti-aériens». Alors que le porte-avions Charles-de-Gaulle a appareillé hier de Toulon sous le regard de dizaines de curieux pour participer aux opérations militaires contre les forces de Mouammar Kadhafi, une source militaire française a affirmé que les opérations aériennes des forces françaises allaient reprendre au cours de la journée d’hier.
Le bilan de l’intervention de la coalition étrangère serait de 48 personnes tuées et de 150 autres blessées.
Toujours est-il qu’un cessez-le-feu total n’a toujours pas été respecté. Les forces loyales à Kadhafi auraient même repris la ville de Misrata alors que leurs adversaires sont repartis reconquérir Adjedabia, sur la route de Tripoli.
Le dirigeant Kadhafi a prédit une «longue guerre», affirmant que «tout le peuple libyen porte des armes» et qu’il va «vaincre», dans un message sonore diffusé par la télévision officielle. Il a en outre menacé de transformer la mer Méditerranée en «champ de bataille».
«Les intérêts des pays ayant participé à l’agression seront en danger», prévient-il, jugeant que les frappes sont une «agression croisée injustifiée».
Pour sa part, le SG de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué les bombardements de la coalition internationale, estimant qu’ils s’écartent «du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne». Par ailleurs, la Russie a appelé la coalition internationale à cesser de recourir à la force de manière «non sélective» et de faire ainsi des victimes civiles en Libye.
Ce, après que la Chine ait regrettée les bombardements de l’alliance étrangère. Une offensive air-mer que le Venezuela a jugée «irresponsable». Alors que la Libye a annoncé qu’elle ne coopérera plus avec l’Union européenne dans sa lutte contre l’immigration clandestine, l’amiral US, Michael Mullen, a déclaré sur CNN que la prochaine étape des frappes consistera à attaquer les lignes de ravitaillement des troupes de Kadhafi pour limiter leur capacité à se battre.
Par Anis Djaâd