Lakhdar Bouherroud du MSP a estimé que le Gouvernement « était censé présenter sa Déclaration de politique générale vers la fin de l’année 2018 et non en cette conjoncture électorale, d’autant que nous avons eu droit à la présentation de réalisations accomplies en 20 ans, comme si nous étions en train d’examiner un programme électoral ».
Estimant que cette Déclaration de politique générale « ne vise qu’à camoufler la faiblesse de l’économie nationale marquée par la réduction de la dépense publique, le recours à la planche à billets, la hausse de l’endettement interne, le gel des salaires et la suspension du recrutement avec tout ce que cela induit en termes de hausse de l’inflation et de progression du marché parallèle », le même député s’est étonné du fait que le document n’évoque pas le phénomène de corruption, ni « les effets négatifs » de la dette interne sur l’économie.
De son côté, le président du Groupe parlementaire du Front El-Moustakbal,Hadj Belghouti, a indiqué que la programmation de cette présentation en ce moment précis imprime à cette Déclaration de politique générale « le ton d’une campagne électorale, à laquelle il ne fallait pas impliquer le Parlement ».
Il a ajouté que le Front El-Moustakbal tout en reconnaissant les réalisations accomplies dans divers domaines, s’interroge sur « la signification de tous les chiffres avancées ».
Pour ce député les questions à poser sont plutôt: « le niveau de vie a-t-il baissé? », « le rendement des entreprises s’est il amélioré? », les délais et les coûts de réalisation sont-ils maitrisés?, « quelle est la valeur réelle de notre monnaie nationale et quelles sont les raisons de sa régression? », »quelles sont les raisons du suicide de nos enfants en mer? » et « les causes de la poursuite des déséquilibres régionaux… », affirmant que « si le Gouvernement ne peut pas répondre à ces questions, c’est qu’il ne présente qu’un inventaire et non une évaluation et partant, il est dans une logique de justification de l’injustifiable ».
Abondant dans le même sens, le président du Groupe parlementaire de l’Union Nahda-Adala-Bina, Slimane Chenine, a affirmé que la éclaration de politique générale « a été programmé avec des intentions électoralistes », fustigeant dans ce sens, la progression de la corruption et du « népotisme » même dans des secteurs sensibles.
Le président du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi a estimé, pour sa part, que la programmation de la présentation de la déclaration de la politique générale du gouvernement, au moment où le pays connait des manifestations pacifiques pour le « changement », était une « provocation », en ce sens, a-t-il dit, que les « données qu’elle contient ne contrastent pas avec le vécu de la majorité des algériens ».
« On ne peut déguiser la réalité avec des chiffres sans aucune relation avec la réalité », a-t-il ajouté, estimant qu’il est « inconcevable d’avancer le recul des cours du pétrole pour justifier cette situation, la crise étant politique ».
Après avoir reconnu les « réalisations accomplies dans le domaine de l’habitat et certaines réalisations dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique », le représentant du PT a dénoncé « le pouvoir de l’argent dans la politique, la corruption, la politique d’austérité imposée au peuple, le système fiscal inique, le recul du pouvoir d’achat, le chômage et le gel des projets et des recrutements ».
A noter que le groupe parlementaire du MPA s’est absenté, tandis que le groupe du FFS a décidé de boycotté le Parlement depuis le début de la présente session.
Le Premier ministre devra répondre jeudi aux questions des députés.