Depuis le dernier sommet de Zéralda en mars, c’est le silence radio de la part de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique.
Ni meeting, ni rencontre, ni même un quelconque communiqué pour réagir au moins sur l’actualité nationale qui connaît depuis quelques semaines des rebondissements et des développements surprenants.
Les partis politiques membres de ce rassemblement de l’opposition continuent, par contre, d’activer en individuel, tenant des rassemblements ou organisant des meetings à l’intérieur du pays, intervenant sur des questions d’intérêt national.
Mais l’Instance de concertation et de suivi (ICS), celle qui regroupe aussi bien le pôle de la CNLTD que celui des Forces du changement, semble bien aphone et figée.
Que se passe-t-il au sein de cette structure de l’opposition, qui pourtant avait donné des signaux importants sur sa future activité, juste après la tenue du deuxième sommet de Zéralda le 30 mars dernier ? A vrai dire, certains observateurs avaient prédit une fracture au sein de l’ICS, du moment que des divergences profondes avaient apparu dès ce sommet de Mazafran.
Le signe le plus tangible de ces divisions est sans nul doute la désaffection et l’absence de plusieurs personnalités politiques, alors que des formations de l’opposition, parmi les plus représentatives, ont opposé un niet catégorique à l’invitation à participer à ce « front ».
L’un des points les plus importants de ces divergences demeure cette question de transition. Pour l’ICS, il faut militer pour la mise en place d’une transition « concertée », comme première phase, avant toute construction institutionnelle.
Or pour les autres sensibilités de l’opposition, il faut d’abord recréer un processus politique, sur la base d’un contrat national ou d’un consensus, pour aller vers la concrétisation d’un agenda ou d’une feuille de route démocratique.
En fait, depuis ce sommet, l’opposition est demeurée silencieuse, recroquevillée dans ses retranchements, incapable de surmonter ses propres contradictions et n’arrivant pas à édifier un vrai front ou une structure politique solide, dynamique, comme l’ont voulu au départ les premiers acteurs de la Coordination nationale des libertés.
A cette incapacité de se mouvoir, il faut croire que les mouvances islamistes qui composent cette opposition continuent encore de se regarder en chiens de faïence, notamment le MSP d’Abderrezak Mokri et le PJD d’Abdallah Djaballah. Ce dernier semble se méfier de la suprématie de son frère ennemi, d’autant que Mokri ne cache point sa particularité qu’il veut imposer à tout le monde, à savoir sa liberté de manœuvre et sa propension à dialoguer avec tout le monde, y compris avec le pouvoir.
Des divergences qui n’expliquent pas tout, car on indique dans les milieux de l’opposition que cette ICS n’aura plus aucune vie, du moment que les partis politiques viennent de régler leurs montres sur les prochaines législatives, qui auront lieu en mai 2017.
Des élections qui ont une importance stratégique aussi bien pour les partis de la mouvance présidentielle que pour ceux de l’opposition. Peut-on dire désormais que l’ICS est morte ou devenue une simple caisse de résonance ?