Pas de consensus autour d’une candidature unique mais le front formé par plusieurs partis de l’opposition et des personnalités politiques pose ses conditions en perspective des prochaines élections : pas de révision de la Constitution et l’installation d’une commission de préparation des élections totalement indépendante de l’exécutif. L’option du boycott n’est pas écartée si ces conditions ne sont pas réunies.
Le front de l’opposition s’élargit. Une vingtaine de partis politiques (Ennahda, Jil Jadid, le MSP, Fedjr El Jadid, le Parti de l’équité et de la proclamation….) auxquels s’ajoutent des personnalités politiques, à l’image de Benbitour et de Rahabi, étaient réunis hier à Alger pour dire leur refus de la révision de la Constitution avant la tenue des présidentielles et l’installation d’une commission de préparation et de surveillance des élections totalement indépendante de l’exécutif.
Les animateurs du front ont tenu hier à faire quelques mises au point. Ils ne sont pas, disent-ils, réunis pour empêcher l’actuel président de la République de briguer un autre mandat. Tahar Benbaïbeche expliquait hier que c’est le concept de «quatrième mandat» qui est rejeté car, dit-il, il laisse entendre que si le Président en fonction était candidat, il était assuré d’être réélu.
Et c’est justement pour éviter le fait accompli que le front en question revendique l’installation d’une commission indépendante dont les mécanismes seront à arrêter si le principe de son installation est retenu. Ahmed Benbitour se dit convaincu que le front s’élargira encore davantage. Des noms tels que celui de Benflis ont été annoncés mais sans aucune confirmation.
Idem pour le RCD et le FFS. Le premier a déjà un observateur au sein du front alors que le FFS ne s’est pas positionné contre l’initiative mais ne l’a pas rejoint non plus. Ni problème de leadership, ni encore de consensus autour d’une candidature unique. L’urgence pour le front est de garantir les meilleures conditions pour la tenue des présidentielles.
Une priorité selon Benbitour pour qui le pays est en danger et il irait vers le pire s’il n’y avait pas de changement de régime. Interrogés sur les chances de l’initiative d’aboutir, Tahar Benbaïbeche expliquait que le changement ne pouvait venir que des larges couches de la population. Il n’est pas question pour les partis formant ledit front de sortir dans la rue ou de recourir aux manifestations pour imposer un changement.
L’urgence, signalait hier Benbitour, est de fédérer les énergies autour de la question du nécessaire changement car, dit-il, l’Algérie est à l’orée d’une nouvelle ère puisque des partis politiques et des personnalités se rassemblent pour dire non à un régime de dictature, à la hogra, et à un régime qui ne respecte pas les notions de démocratie et qui disent oui à la démocratie car, dit-il, l’Algérie mérite mieux. Le spectre de la mobilisation, promet-il, va s’élargir.
Il en veut pour preuve, le nombre réduit des adhérents au front il y a quelques semaines et le ralliement de plusieurs partis politiques et personnalités. Et Benbitour de rappeler que le fait d’être candidat n’était pas contradictoire avec cette démarche puisque l’essence même de l’existence de ce front est d’exiger un minimum de conditions qui, si elles n’étaient pas réunies, pourraient pousser au choix du boycott des présidentielles.
N. I.