L’opposition crie sa colère à l’APN : Les députés se réveillent

L’opposition crie sa colère à l’APN : Les députés se réveillent
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«Jusqu’à quand l’opposition sera-t-elle considérée comme une minorité numérique dont les idées ne doivent pas être écoutées?» s’interroge le député du FFS.

Les débats sur le Plan d’action du gouvernement, présenté avant-hier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se sont poursuivis hier à l’APN. Des dizaines de députés sont intervenus.

Ceux de l’opposition ont profité de la tribune qui leur a été offerte pour critiquer le Plan du gouvernement et la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif. Dans son intervention, le député Abdennacer Kious, du Font de la justice et de développement (FJD), a déploré le fossé entre le discours officiel et les pratiques sur le terrain. «Vous parlez de la démocratie participative alors qu’en réalité, c’est une démocratie de façade: participative dans l’apparence, mais unilatérale dans le fond et elle n’accepte pas l’avis contraire», a-t-il lancé à l’adresse du Premier ministre.

Le député islamiste du FJD a ajouté que les opposants au pouvoir sont marginalisés, exclus et même dénigrés par différents moyens. Abdennacer Kious trouve aussi que le discours officiel sur la décentralisation pour rapprocher l’administration du citoyen n’est qu’un «slogan». Il estime que dans la pratique, cette décentralisation est absente. «Tout est centralisé au niveau du sommet de l’Etat», critique-t-il. Regrettant la décision «inquiétante» de l’exploitation du gaz de schiste, l’orateur a mis le pouvoir devant ses responsabilités quant aux conséquences d’une telle décision, dénoncée par ailleurs, par l’opinion publique et les experts en la matière.

En présentant son Plan d’action, Abdelmalek Sellal a justifié la décision par la nécessité d’ assurer la sécurité énergétique à long terme du pays. Il a indiqué que durant l’actuel mandat présidentiel, le secteur de l’énergie va entamer la phase préparatoire de l’exploitation à long terme du gaz de schiste par des forages pilotes afin de définir les procédés de production des hydrocarbures non conventionnels. Poussant son réquisitoire, M.Kious a dénoncé la marginalisation et le mépris du Parlement par le pouvoir gouvernement. Preuve en est, le retard pris par les ministres pour répondre aux questions orales et écrites des députés. Il explique que les ministres ne répondent que des mois après aux questions et avec des réponses «non convaincantes».

Mais ce mépris de l’APN a été dénoncé avec plus de virulence par Nassim Sadeg, député du FFS. «Jusqu’à quand allez-vous continuer à ne pas prendre au sérieux les prérogatives de cette Assemblée M.le Premier ministre?», a-t-il interpellé. Pour le député du FFS, les discours et propositions de l’opposition seront comme d’habitude ignorés et le Plan d’action du gouvernement sera adopté et passera comme une lettre à la poste.

Dans ce sens, il interroge: «Jusqu’à quand l’opposition sera-t-elle considérée, dans cette Assemblée, comme une minorité numérique dont les idées ne doivent pas être écoutées même si elles sont lucides et pertinentes?». Et de lancer à l’adresse du Premier ministre: «Jusqu’à quand continuerez-vous à transgresser les dispositions constitutionnelles relatives à nos prérogatives, en tant que représentants du peuple, de contrôle du bilan annuel de votre politique?».

Dominée par le FLN et le RND, l’APN se distingue par un immobilisme total. Chambre d’enregistrement et d’adoption des projets qui émanent du gouvernement, sans aucune exception, l’APN n’a réussi à prendre aucune initiative sérieuse. Les actions des députés de l’opposition sont systématiquement rejetées. Son crédit est décrié par les citoyens, sa dissolution est réclamée par plusieurs partis politiques. Toujours au registre des prérogatives des élus, Nassim Sadeg a plaidé pour l’élargissements des prérogatives des élus locaux pour leur permettre de jouer un rôle-clé dans le développement local.