Contrairement à tout ce qui a été dit sur les véritables raisons qui ont conduit le gouvernement algérien à reporter l’attribution provisoire des licences d’exploitation de la téléphonie mobile de 3ème génération, c’est l’opérateur public ‘’Mobilis’’ qui n’était, absolument, pas prêt pour entrer en concurrence avec les autres opérateurs de téléphonie mobile sur le marché , a rapporté le magazine hebdomadaire britannique ‘’The economist’’.
L’OPERATEUR PUBLIC ‘’MOBILIS’’ N’ETAIT PAS PRET : Les vraies raisons du report de la 3G en Algérie
En effet, l’incapacité de Mobilis à gérer une telle technologie était la principale raison du report de la 3G en Algérie. Selon la source, le gouvernement n’avait pas l’intention de céder l’exploitation de cette technologie à d’autres opérateurs que l’opérateur historique d’Algérie Telecom. C’est une question de sécurité nationale, a indiqué la source. Bien que l’ancien ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), Moussa Benhamadi, était catégorique « le retard dans l’entrée en fonction de la téléphonie de troisième génération n’a strictement rien à voir avec la sécurité intérieure du pays ». En fait, il répondait à des interrogations exprimées dans la presse, selon lesquelles le blocage de la 3G ne s’explique pas par des considérations techniques, l’Algérie étant prête sur ce plan à 100%, mais par des raisons politiques. Pour l’ancien ministre, dans deux ou trois semaines, au plus tard, le problème sera réglé. Pour expliquer que l’Etat algérien est au contraire favorable au développement sans limites des TIC, il fait référence aux efforts d’investissements colossaux consentis dans ce secteur. Cependant, le problème a pris beaucoup de temps que les trois semaines promises par M. Benhamadi.
UNE TECHNOLOGIE NOUVELLE POUR LES ALGERIENS
La 3G est une technologie de téléphonie mobile qui permet notamment aux utilisateurs de surfer en haut débit sur des pages internet classiques (plus besoin de WAP) mais surtout de pouvoir visionner de la vidéo en streaming, dans le cadre de diffusion de contenu par les opérateurs et éditeurs, mais aussi pour la visio-conférence entre deux utilisateurs. La téléphonie 3G autorise aussi de grandes capacités de stockage permettant de contenir des photos, des vidéos mais aussi des MP3. L’ancien ministre M. Benhamadi, n’a pas voulu, selon la source, avouer que l’Etat espérait à travers ‘’Mobilis’’ et avec l’aide de l’’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) contrôler la totalité des flux informationnels que facilitait cette technologie. Une tentative qui s’est avérée difficile vu l’incompétence de l’opérateur public. Ce dernier n’avait pas les ressources humaines nécessaires pour répondre aux exigences du gouvernement, ce qui aurait poussé les responsables du secteur à organiser des cycles de formation au profit des cadres de l’opérateur public. Une opération qui a pris beaucoup de temps, parallèlement, à l’acquisition des équipements nécessaires.
‘’MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS’’
Après d’énormes efforts, l’opérateur public de téléphonie mobile ‘’Mobilis’’ devrait assurer une capacité d’accès pour 2, 265 millions d’abonnés, à la mise en service de la 3G à partir de décembre 2013, a affirmé le président-directeur général de Mobilis, Saâd Damma, qui s’exprimait au cours d’une cérémonie organisée dans le cadre des Rencontres Entreprises de Mobilis, dans l’Est du pays (édition 2013) où il a précisé que la 3G sera opérationnelle, dès le premier jour, dans 19 wilayas “simultanément”. Dans une première étape, ce nouveau service de Mobilis sera accessible pour plus de 2 millions d’abonnés. Le responsable de l’opérateur historique s’est engagé à assurer 3G pour tous les algériens “avant trois ans”. Quant à Nedjma, l’opérateur leader de l’innovation et du multimédia mobile en Algérie, il s’engage à déployer son réseau de téléphonie mobile de troisième génération dans 25 wilayas du pays, afin de couvrir 80% de la population avant la fin 2014.
QUEL ROLE A JOUE L’ARPT ?
L’octroi de la licence 3G par l’ARPT aux 3 opérateurs de téléphonie aurait ravivé les tensions, déjà exacerbées, entre le ministre des finances et le premier ministre. Karim Djoudi aurait, en effet, installé une commission ad-hoc, à son niveau, aux fins d’éplucher, d’évaluer et de contrôler le contenu des affectations et des achats qu’escompte réaliser Djezzy pour l’importation des équipements nécessaires à l’implémentation de la 3G, du fait que Djezzy est interdit d’importation par la banque d ‘Algérie. Concernant ‘’Mobilis’’, l’ARPT aurait tergiversé dans l’annonce de l’avis d’appel d’offres de la 3G pour permettre à l’opérateur public de bien se préparer à dominer le marché et les résultats de l’appel d’offres ne font que confirmer ces allégations.
Charef Slamani