L’opep se réunit ce mercredi à Vienne, L’Algérie face à elle-même

L’opep se réunit ce mercredi à Vienne, L’Algérie face à elle-même

L’Algérie face à elle-même

S’il est attendu que l’organisation des pays exportateurs de pétrole maintienne inchangé le plafond de sa production vu la conjoncture actuelle du marché pétrolier, l’événement est loin d’être anodin pour l’économie nationale.

Dernière rencontre de l’année 2013 pour les pays membres de l’Opep. Une occasion de faire l’état des lieux pour la plupart d’entre eux. Le marché pétrolier constitue un baromètre incontournable de leurs économies, qui sont quasiment tributaires de leurs exportations en hydrocarbures. A l’instar de l’Algérie dont ce secteur assure quelque 97% de ses revenus en devises. S’il est attendu que l’organisation des pays exportateurs de pétrole maintienne inchangé le plafond de sa production vu la conjoncture actuelle du marché pétrolier, l’événement est loin d’être anodin pour l’économie nationale dans un tel contexte.

Le pays vit avec cette angoisse permanente de voir les prix du pétrole dégringoler. Les conséquences pourraient s’avérer désastreuses. Rappels. La crise asiatique de 1997 avait provoqué une chute des cours de l’or noir qui ont enfoncé le baril sous la barre des 10 dollars. Cela s’est traduit par deux plans drastiques de rééchelonnements imposés par le FMI à l’Algérie qui s’est retrouvée pratiquement en situation de non-solvabilité accompagnée de fermetures d’usines, de licenciements massifs, de pénuries…Un traumatisme. Un scénario qui a pointé le bout de son nez en 2008, suite à la crise dite des «subprimes» qui a pris corps aux Etats-Unis et qui s’est transformée en crise financière mondiale. Les prix du pétrole qui avaient établi un record historique en franchissant la barre des 147 dollars vers la mi-juillet se sont effondrés pour afficher moins de 34 dollars au mois de décembre de la même année. Ce qui a conduit l’Opep à réduire sa production de 4,2 millions de barils par jour en l’espace de trois mois (500.000 barils en septembre, 1,5 mbj en octobre et 2,2 mbj en décembre). Depuis, la situation s’est certes améliorée.

Les prix du brut ont atteint des niveaux jugés satisfaisants par les pays exportateurs de pétrole. Avec malgré tout des hauts et des bas. L’or noir a cédé près de 17 dollars à New York depuis le 6 septembre 2013 où il avait atteint 110,53 dollars: son plus haut niveau depuis deux ans. Le baril de «light sweet crude» (WTI) a clôturé la semaine à 93,64 dollars.

Une tendance à la baisse que n’ont réussi à enrayer qu’épisodiquement les crises égyptienne, syrienne ou la baisse de la production libyenne contrebalancées principalement par des hausses notoires des stocks américains et ponctuellement par l’annonce d’ une éventuelle hausse de la production de l’Arabie Saoudite. L’impact est avéré sur l’économie nationale, dont le secteur des hydrocarbures sur lequel elle repose donne des signes d’essoufflement.

Des prix du pétrole sous la barre des 110 dollars peuvent mettre en péril ses équilibres budgétaires. Un sérieux coup de semonce pour l’Algérie a retenti lorsque la baisse notoire des exportations d’hydrocarbures et le recul des prix du brut se sont répercutés de façon significative sur celle des recettes en devises. «Durant le mois de mai dernier (2013 Ndlr), les exportations algériennes ont poursuivi leur baisse (6,47%) sur le sillage d’une baisse de près de 7% des exportations d’hydrocarbures, qui ont représenté 95,5% du total des exportations du pays», avait indiqué le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). «Cela peut s’interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs en 2013», a fait remarquer, le 10 juin, lors d’une conférence de presse, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci.

Le Fonds monétaire international a confirmé la fragilité de l’économie algérienne et a appelé à la consolidation de la position budgétaire actuelle, au risque de revenir à une situation d’endettement à long terme. «la consolidation budgétaire doit se poursuivre et viser à renforcer les recettes hors hydrocarbures, à maîtriser les dépenses courantes et à maintenir l’investissement public, lequel revêt une importance cruciale pour la croissance» a recommandé Zeine Zeidane, chef de la mission du Fonds monétaire international au cours d’une conférence de presse, tenue le 25 novembre à l’hôtel El Aurassi après un séjour de deux semaines en Algérie.

Le statu quo qui doit sanctionner la réunion de mercredi de l’Opep ne doit pas inverser la position dans laquelle se trouve l’économie nationale. L’Algérie est plus que jamais, seule, face à son destin..