L’Organisation des pays exportateurs de pétrole devrait laisser inchangé son plafond de production lors de la réunion extraordinaire qu’elle tiendra aujourd’hui à Vienne.
C’est ce qui ressort du moins des déclarations de plusieurs ministres du Pétrole des pays membres de l’organisation. Il faut dire que la remontée des prix ces dernières semaines a fait baisser la tension au sein de l’organisation, même si certains membres n’ont pas appliqué régulièrement les réductions décidées à la fin de l’année 2008. Une augmentation de la production de la part de certains membres a même été constatée durant le mois d’avril. Le marché a enregistré de bonnes performances pour le prix du pétrole dans la matinée d’hier. Ainsi, le brent de la mer du Nord a dépassé la barre des 62 dollars à 62,29 dollars le baril après avoir ouvert à 61,90 dollars le baril. A New York, le light sweet crude a dépassé la barre des 63 dollars le baril à 63,45 dollars après avoir ouvert à 63,05 dollars. Ce soutien des prix du pétrole est dû surtout à la remontée de l’indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis. L’indice, qui est publié par un institut privé, a nettement grimpé, entretenant ainsi l’espoir d’une reprise de l’économie cette année. Cette remontée a influé sur pratiquement toutes les bourses en Amérique comme en Europe. Mardi à son arrivée à Vienne, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaimi, a donné le ton de la réunion en déclarant : « Nous allons continuer sur notre lignée. » La remontée des prix du pétrole ces dernières semaines a influé négativement sur la discipline des pays membres de l’Opep. Alors que le taux d’application de ces réductions de 4,2 millions de barils par jour était de 83% à la fin du mois de mars, il a reculé avec une augmentation de la production de plus de 200 000 barils par jour au mois d’avril.
Le taux d’application a reculé à 78% au mois d’avril. Le plafond de production arrêté par l’Opep, le 17 décembre 2008 à Oran, était de 24,845 millions de barils par jour à compter du 1er janvier 2009. Ainsi, l’Opep se retrouve avec une production de 25,812 millions de barils par jour au lieu des 24,845 millions de barils par jour soit un surplus de 967 000 barils par jour. Mais ce facteur ne risque pas de poser de problèmes lors de la réunion d’aujourd’hui surtout lorsqu’on sait que le ministre saoudien a déclaré que la conformité était bonne, même si elle n’est pas à 100%. La reprise de la demande, qui est annoncée pour le troisième trimestre, devrait faciliter les choses. Sur un autre plan, l’Opep a revendiqué ces derniers jours un prix de 70 à 90 dollars le baril pour assurer les investissements. Dans un entretien à un journal koweitien, le roi Abdellah d’Arabie Saoudite a réaffirmé mardi un prix juste du baril de pétrole situé entre 75 et 80 dollars. Dans une déclaration faite à Rome en début de semaine, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait estimé que « maintenir le statu quo, vu que les prix augmentent, c’est une solution qui est sage », ajoutant : « Nous avons intérêt à ce que l’économie mondiale reprenne et je pense que maintenir le statu quo va aller dans ce sens. » Toutefois, il a réaffirmé le principe selon lequel « les prix ne sont pas à un niveau qui encourage le développement de nouvelles réserves » et qu’il faut arriver à un niveau compris entre 70 et 90 dollars. Hier, vers 16h30 GMT, le brut américain était à 63,27 dollars le baril à New York. Le brent était à 61,91 dollars.