L’Opep du gaz naîtra-t-elle à Oran ?, une «décision historique» attendue lors du GNL 16 prochain

L’Opep du gaz naîtra-t-elle à Oran ?, une «décision historique» attendue lors du GNL 16 prochain
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Oran sera la Capitale du gaz durant le mois prochain. Comme le laisse entrevoir plusieurs indices, une décision historique pour stabiliser les prix du gaz est en gestation.

Le challenge serait d’exhausser le prix du gaz de 4 à 14 dollars le MBTU (ndlr : le MBTU «million d’unités thermales britanniques» égal à 27,6 mètres cubes). Rendez-vous le 19 avril prochain.



Ce mardi à Vienne, la capitale autrichienne, l’Algérie a souhaité que les producteurs de gaz réduisent leurs offres, lors du prochain forum du gaz à Oran, prévu en avril prochain.

Pour rappel, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, avait annoncé lors de l’une de ces visites d’inspection des préparatifs du GNL 16 qu’Oran devrait être le lieu d’annonce «d’une décision historique», à savoir : un consensus entre tous les pays producteurs du gaz qui stabilisera les prix à long terme.

Depuis Vienne, la capitale autrichienne, Chakib Khelil s’est interrogé dans son allocution, faite ce mardi, sur l’avenir des pays gaziers. «Quels outils peuvent être utilisés ? Que peut-on faire pour ramener à l’équilibre le marché?

Le marché est trop liquide à présent, tout ce que nous devons faire est de réduire l’offre sur le marché au comptant», a déclaré M. Khelil, précisant que techniquement il n’était pas difficile de réduire la production. Ce thème si cher à Chakib Khelil sera évoqué lors de la prochaine réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), le 19 avril à Oran.

Pour rappel, ce Forum réunit 11 pays membres, dont la Russie, premier producteur mondial de gaz, l’Iran et le Qatar qui, à eux trois, totalisent environ 60% des réserves mondiales. Trois autres pays ont le statut d’observateurs, dont le Kazakhstan et la Norvège.

A ce sujet, Chakib Khelil a précisé que tous les membres du Forum y participeraient. De même pour le Pérou, le Kazakhstan et le Yémen ; en qualité d’observateurs. Selon le ministre algérien, le prix équitable du gaz est de 14 dollars le MBTU.

«Il faut diviser le prix du baril de pétrole, actuellement autour de 80 dollars, par six, cela donne 13-14 dollars par MBTU, ce qui est équitable. Le gaz est propre, il est très demandé pour la production d’énergie. Cela fait sens», explique Chakib Khelil. Le prix pour livraison en avril s’échange actuellement autour de 4,40 dollars.

Coup de théâtre ou stratégie ?

Coup de théâtre. Le secrétaire général du forum, le Russe Leonid Bokhanovski, avait démenti, en décembre, que l’Organisation allait se transformer en cartel -sur le modèle- de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Les principaux pays exportateurs de gaz s’étaient dotés (en décembre 2008) d’une Organisation officielle, alors que les pays consommateurs redoutent qu’une telle structure n’influe sur les prix. Le FPEG, nouvellement formé, pourrait-il servir de moyen de pression afin de faire respecter la volonté de Moscou?

Cela ne serait pas la première fois que la Russie joue la carte gazière pour remettre au pas des pays rebelles dans sa zone d’influence historique.

En effet, depuis longtemps, Moscou n’hésite plus à baisser le prix pour d’anciennes républiques soviétiques qui n’ont jamais tourné le dos à leur mère-patrie et à faire le contraire pour les autres, note un analyste. Pour rappel, le FPEG est considéré comme une Organisation informelle, depuis sa création en en 2001, à Téhéran (Iran). Ses membres se réunissent une fois par année.

Le FPEG, nouvelle arme de Moscou?

Ce qui intrigue les pays industriels dans le FPEG, c’est son apparence d’une OPEP gazière. «D’ailleurs, plusieurs pays sont maintenant membres des deux organisations. Bien que le siège social du FPEG soit à Doha, la Russie, premier exportateur mondial de gaz naturel, pèsera très lourd dans la balance.

Même si la chute vertigineuse des prix de l’énergie de ces derniers mois a sûrement accéléré le processus, le projet était dans les cartons du Kremlin depuis 2001», note Benoit Lapierre, Analyste politique spécialiste de la Russie.

Benachour Med