L’Opep doit se réunir en juin 2018 pour faire une évaluation de l’accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour conclu avec ses 11 partenaires dont la Russie.
C’est quasiment le statu quo annoncé. Une situation qui n’est pas faite pour déplaire aux pays exportateurs de pétrole, dont l’Algérie, qui ont souffert de la dégringolade des prix du pétrole. Ils pourront en quelque sorte souffler. La raison est toute simple: le marché doit en principe se rééquilibrer vers la fin de l’année prochaine alors que les cours devront se stabiliser autour des 60 dollars sinon plus. «Le marché international du pétrole brut devrait se rééquilibrer au quatrième trimestre de 2018 après l’accord entre producteurs pour réduire la production», a déclaré hier le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk en marge de la 98ème session du Conseil ministériel de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) qui s’est tenue au Koweït tout en estimant que les prix se maintiendraient aux «niveaux actuels». Les cours de l’or noir ont terminé la semaine qui s’est achevée le 8 décembre sur une hausse significative qui les a propulsés à 63,40 dollars à Londres. Déprimés en milieu de semaine ils ont repris de la vigueur boostés par une hausse significative des importations chinoises de brut. Les spécialistes l’ont relevé. «La fin de semaine a été sauvée par des données sur la demande chinoise, qui reste solide. Les achats de brut à l’étranger de la Chine se sont envolés en novembre, à 9,01 millions de barils par jour, soit leur deuxième plus haut niveau mensuel», a souligné Stephen Brennock, analyste chez PVM. Une information de taille qui est en mesure de déjouer tous les pronostics. «Il semblerait que cette année, la Chine soit sur le point de dépasser les Etats-Unis comme premier importateur de brut mondial», ont relevé les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Un formidable et inattendu coup de pouce pour les prix qui sont déjà soutenus par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 11 alliés dont la Russie qui ont décidé le 30 novembre à Vienne, de continuer à réduire leur offre, de 1,8 million de barils par jour, jusqu’à la fin de l’année 2018. Pour l’Algérie: «C’est une bonne décision prise par les producteurs membres et non-membres de l’Opep, car cela va, au moins, permettre aux prix de se maintenir à leur niveau actuel», a déclaré le 3 décembre à Alger le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, qui a émis l’espoir «que cette décision puisse donner un signal fort au marché pétrolier mondial». Une résolution dont l’application sera surveillée comme du lait sur le feu pour que le baril puisse tenir la cadence. «Un comité ministériel présidé par le Koweït, qui surveille le respect des réductions de production, se réunira tous les deux mois pour évaluer la situation», a indiqué le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk. Cette initiative des pays Opep-non-Opep a permis aux cours de l’or noir qui évoluaient autour de 27 dollars à la mi-janvier 2016 de bondir tout récemment à leurs plus hauts niveaux depuis juillet 2015. Il y eut certes entre- temps les frappes américaines contre une base militaire en Syrie dans la nuit du 6 au 7 janvier 2017 qui leur ont donné un élan limité toutefois. En plus de ce facteur géopolitique sont venus s’ajouter des perturbations de la production au Canada et en Lybie notamment qui ont favorisé la persistance de cette conjoncture haussière. Et il n’est pas exclu que la décision du président américain de transférer l’ambassade américaine à El Qods occupée qui risque d’embraser le Moyen- Orient ne serve de «détonateur» au baril.
Mohamed TOUATI
