La Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a salué les «énormes progrès» de l’Algérie tout en mettant l’accent sur les difficultés et les restrictions imposées à des organisations de la société civile.
A l’occasion d’une conférence de presse tenue au terme de sa première visite en Algérie, la responsable onusienne s’est dit préoccupée «d’apprendre que ces organisations confrontées à des contraintes juridiques et administratives» et que certains membres de la société civile sont «fréquemment harcelés, intimidés et arrêtés arbitrairement par les forces de sécurité et ne bénéficient pas d’une protection suffisante contre ces pratiques».
Mme Pillay a appelé les forces de sécurité à «un peu de retenue», encourageant au passage le gouvernement algérien «à réviser les lois et les pratiques relatives aux organisations de la société civile et à la liberté de réunion» et demandant aux forces de sécurité de s’abstenir de «violer les instruments internationalement reconnus», à l’instar de l’article 20 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et l’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, un traité contraignant ratifié par 167 Etats dont l’Algérie.
Dans le même sillage, Mme Pillay a indiqué qu’au cours des dernières années, l’Algérie a ouvert ses portes à plusieurs procédures spéciales dont les rapporteurs et les groupes de travail, ajoutant que son invitation par le gouvernement algérien à effectuer la présente visite est un signe «clair que l’Algérie souhaite tirer profit de l’expertise internationale conçue pour appuyer les Etats dans leurs efforts pour l’amélioration de la situation des droits de l’Homme». En ce sens, elle s’est dite heureuse d’apprendre que le gouvernement algérien a décidé d’accepter la demande de l’organe indépendant d’experts de l’ONU, autrement dit le groupe de travail sur les disparitions forcées ou volontaires, d’effectuer unevisite en Algérie pour «donner des conseils sur la façon de gérer la question difficile et profondément tragique des disparus», espérant que «cette visite intervienne rapidement et sans conditions préalables».
Aussi, la HautCommissaire des Nations unies a déclaré avoir suggéré qu’un autre expert des Nations unies, le rapporteur spécial nouvellement désigné sur «la promotion de la vérité, la justice, réparation et des garanties de non-répétition», soit invité à visiter le pays pour aider à régler certaines questions en suspens relatives à la période vécue par le pays dans les années 1990.