La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), dont les travaux se poursuivent à Paris en vue d’aboutir à un accord global sur le climat, représente un moment décisif pour l’avenir de la planète, selon les Nations Unies.
Les représentants de plus de 190 pays négocient un accord global sur le climat dont le but est de maintenir la hausse des températures sous la barre de 2 degrés Celsius. Sinon, certaines conséquences du réchauffement planétaire deviendront irréversibles, selon les scientifiques.
Cette conférence, organisée par le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) jusqu’au 11 décembre, vise également à envoyer un signal fort et clair aux citoyens, aux marchés et au secteur privé : la transformation de l’économie globale est inévitable, avantageuse, et elle a déjà commencé.
Les représentants des gouvernements sont réunis depuis lundi au Bourget, au nord-est de Paris, pour travailler un accord universel sur le climat afin de limiter la hausse des températures à moins de 2 degrés d’ici la fin du siècle.
Pour en savoir plus sur la COP21 et sur les attentes de l’Organisation, le Centre d’actualités de l’ONU s’est entretenu avec le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux changements climatiques Janos Pasztor. Depuis le mois de janvier, M. Pasztor concentre ses efforts sur la mobilisation de la communauté internationale, pour qu’ensemble, un nouvel accord sur le climat puisse être conclu.
Il a lancé un message aux chefs d’Etat et de gouvernement responsables de ces négociations, disant que « les responsables politiques, les chefs d’Etat, ont un rôle très important dans ce processus parce que c’est eux qui doivent le guider, qui doivent donner des signaux politiques aux négociateurs et aux ministres qui seront là à Paris, qui vont négocier l’accord ».
Les effets du changement climatique existent déjà
Janos Pasztor a signalé que les changements climatiques existent déjà. « Nous voyons déjà leurs effets, nous pouvons les mesurer. Une récente photo de l’Unicef sur le site d’actualité de l’ONU montre une femme et son enfant dans la région de Maradi, au Niger où les changements climatiques exacerbent les périodes de sécheresses.
« Si nous n’avons pas un accord à Paris, cela va être beaucoup plus difficile dans quelques années de faire le nécessaire -et pas seulement difficile- mais aussi plus cher. Donc il faut le faire maintenant, il faut arriver à un accord à Paris », a mis en garde le responsable de l’ONU.
M. Pasztor a ajouté que « si on a un bon accord négocié à Paris, cela nous donne la possibilité d’aller dans la direction d’une économie faible en carbone avec moins d’émissions. Il y a beaucoup d’opportunités pour l’économie, pour le développement, pour les technologies et pour que nous puissions organiser nos économies et nos sociétés différemment ».
A une question de savoir pourquoi nous devons limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés , Janos Pasztor a répondu: « Nous devons garder la hausse de température en-dessous de 2 degrés car les scientifiques nous disent que si la hausse est plus forte, cela va créer des effets irréversibles et peut-être des effets potentiellement très graves sur les populations, sur les ressources naturelles, sur l’environnement, mais aussi sur l’économie. Donc 2 degrés c’est la limite, mais en même temps il faut accepter que 2 degrés ce n’est pas l’objectif, il faut que ça reste en dessous de 2 degrés autant que possible ».
« On réclame une série de décisions qu’on appelle l’Alliance de Paris. Il y aura quatre parties. D’abord, le plan des pays pour réduire les émissions, ça c’est la première chose. Deuxièmement il y aura un accord sur les règles du jeu, la manière dont les pays vont mettre en œuvre leurs plans nationaux, et comment ils vont augmenter leur ambition tous les cinq ans pour garantir qu’on reste en dessous des 2 degrés », a-t-il soutenu.
Troisièmement, il y aura la question des finances, le financement de la lutte contre le changement climatique, parce qu’il faut payer pour tout ça. Et quatrièmement, il y a le programme d’action, qui rassemble les solutions, pour montrer ce qui se passe déjà dans le monde et quels sont les bons exemples à suivre », a-t-il précisé.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Humanité ne peut plus émettre que 1.000 gigatonnes de CO2 pour rester à +2°C: c’est son « budget carbone ». Avec les engagements actuels des pays, 72 à 75% de ce « budget » auront été consommés en 2030.