Le Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des nations unies (ONU) s’intéresse une nouvelle fois au dossier des prisons secrètes en Algérie. Selon nos informations, plusieurs organisations algériennes de défense des droits de l’Homme ont reçu récemment une correspondance des membres du Comité contenant un questionnaire sur le sujet. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la préparation du rapport annuel du Conseil onusien sur la situation des droits de l’Homme en Algérie. Selon nos sources, le gouvernement algérien n’a pas été destinataire du questionnaire.
Ce n’est pas la première fois que l’ONU s’intéresse à ce dossier sensible. Déjà en novembre 2007 puis en mai 2008, le comité des droits de l’Homme ONU avait évoqué l’existence de ces «centres secrets». Dans ses observations finales publiées à l’issue de l’examen périodique de la situation en Algérie, le Comité s’est dit «préoccupé par les nombreuses informations non gouvernementales faisant état de l’existence de centres secrets de détention, qui se trouveraient à Houch Chnou, Oued Namous, Reggane, El-Harrach et Ouargla».
Des accusations réfutées par les autorités algériennes. Le président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, avait qualifié les informations rapportées par le Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève d’«affabulations à haut débit et qui relèvent de la bouffonnerie». « Il n’y a pas en Algérie des centres de détention secrets et de pratique de la torture, ni pour les citoyens ordinaires ni pour les terroristes», avait-il indiqué.
Pour sa part, dans une déclaration à TSA, un haut responsable algérien qui a requis l’anonymat s’est dit étonné par la nouvelle démarche de l’ONU surtout que les autorités algériennes n’ont pas été consultées pour donner leur version. Selon lui, l’ONU, à travers cette démarche, tente de porter atteinte à l’image et la réputation de l’Algérie.
