Le Conseil des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), composé de 47 Etats-Membres, a adopté hier (4 juillet), sans vote, une résolution condamnant « sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l’accès à l’information ou la diffusion d’informations en ligne, en violation du droit international des droits de l’homme » et « invite tous les États à s’abstenir de telles pratiques et à les faire cesser.
Si il n’y a aucune obligation légale pour les pays, le texte précise pour la première fois que les droits dont dispose les personnes hors ligne doivent également être protégés et respectés en ligne, et notamment le droit à la liberté d’expression.
L’Algérie est-elle concernée par cette résolution? Tout porte à le croire. En effet, notre pays, à l’instar d’autres, a eu recours aux coupures volontaires d’Internet notamment lors de la dernière session du BAC où le gouvernement avait reconnu publiquement avoir coupé les réseaux sociaux et perturbé durant toutes les journées des examens l’accès à l’Internet. Mieux! certains observateurs ont vu dans l’attitude du gouvernement algérien une volonté de « tester à grande échelle une éventuelle coupure totale de l’Internet dans le futur au cas où ». D’autres Etats, comme la Turquie ou le Maroc, ont eu recours à cette pratique de « censure ».
Pour rappel, les autorités turques bloquent régulièrement sans délai certains réseaux sociaux — Facebook et Twitter — pour essayer de garder la maîtrise de l’information, notamment après des attentats. Notons que cette décision de l’ONU n’est pas contraignante « Rien n’empêchera les pays qui le désirent de couper Internet, ce qui survient régulièrement sous certaines dictatures, que ce soient des coupures généralisées ou simplement l’interdiction d’accéder aux réseaux sociaux », analyse Mohamed Rebai, consultant en IT, « toutefois, ajoute-t-il, l’image d’un pays ayant recours à ce genre de pratiques serait sérieusement dégradée ».