L’Assemblée générale de l’ONU a adopté sans vote la ’’Déclaration politique sur le règlement pacifique des conflits en Afrique’’, relevant l’importance de renforcer le partenariat mondial à l’appui des efforts des dirigeants africains pour résoudre les conflits et promouvoir une paix durable et un développement viable.
Ce texte a été adopté à l’issue de deux jours de débats, et ce, à un mois de la célébration, à Addis-Abeba, du cinquantenaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), créée en 1963 au lendemain de l’indépendance de nombreux pays africains, et remplacée par l’Union africaine en 2002.
Par ce document de six pages, les pays membres et observateurs ont déclaré que la Réunion de haut niveau sur le règlement pacifique des conflits en Afrique constituait ’’une excellente occasion de renforcer le partenariat mondial à l’appui des propres efforts que déploient l’Afrique et ses dirigeants pour résoudre les conflits et promouvoir une paix durable et un développement viable’’.
Ils se sont ainsi engagés à soutenir la mise en œuvre intégrale de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, dont le Groupe des Sages, le Cadre d’action de l’Union africaine pour la reconstruction et le développement post-conflit et le système d’alerte rapide à l’échelle du continent, ainsi que la mise en place de la Force africaine en attente.
La Déclaration politique appelle aussi à continuer d’appuyer les mesures prises pour relever les défis liés à l’élimination de la pauvreté, à la lutte contre la faim, à la création d’emplois et à la réalisation du développement durable en Afrique, notamment les mesures d’allégement de la dette, d’amélioration de l’accès aux marchés et d’appui au secteur privé et à la création d’entreprises.
Tout en soulignant l’importance de l’appropriation par l’Afrique des moyens de prévenir et résoudre ses conflits, la plupart des 50 délégations, dont une quinzaine de ministres, intervenues au cours des deux journées de débat, ont souligné qu’il était nécessaire pour la communauté internationale d’aider l’Afrique à faire face à l’ampleur de ses défis et à toutes les causes inhérentes aux conflits.
Toujours en vertu de ce texte, les Etats membres ont insisté sur le fait que la fourniture d’une aide à l’Afrique en faveur du développement durable est une priorité essentielle de la communauté internationale.
Le représentant de la République démocratique du Congo, qui avait présenté à l’Assemblée générale le projet de résolution contenant la Déclaration politique, a souligné que cette adoption traduisait l’esprit de la commémoration du cinquantième anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) et devrait être perçue comme un test de la véritable solidarité internationale en faveur d’une transformation politique et économique de l’Afrique.
Illustrant cette transformation, le représentant de l’Indonésie a noté que le nombre de conflits armés était passé de 30 à la fin de la guerre froide à un peu plus d’une douzaine et que, dans le même temps, celui des démocraties était passé de 3 à 25.
Il n’est donc pas surprenant que la croissance économique du continent soit forte et résiliente, a-t-il ajouté, avant de rappeler que 20 élections libres seront organisées en 2013 en Afrique.
’’La cause de la paix serait mieux servie si le Conseil de sécurité était plus transparent’’, a estimé le représentant de la Côte d’Ivoire, au nom de la CEDEAO, en faisant remarquer que près de 70% des travaux dudit Conseil étaient consacrés à l’Afrique.
’’Les meilleures expériences de reconstruction post-conflit viennent de l’Afrique, et l’ONU ferait bien d’en tenir compte’’, a ajouté la représentante du Rwanda.