Pour la troisième fois, le Conseil de sécurité accorde la priorité à l’option politique qui prône le dialogue et le retour à l’ordre constitutionnel tout en garantissant l’intégrité territoriale du Mali.
La position de l’Algérie se trouve ainsi confortée, elle qui a toujours plaidé pour une solution politique et appelé à un dialogue entre toutes les parties maliennes excluant cependant l’atteinte à l’intégrité et à la souveraineté du Mali. Tout comme elle refuse toute intervention militaire.
Tout comme elle fait une nette distinction entre les parties maliennes impliquées dans la déstabilisation du Nord et les groupes terroristes qui profitent de cette situation pour se renforcer et mener leurs activités criminelles.
L’ONU a appelé encore une fois à l’élaboration d’une stratégie intégrée tout en rappelant son rejet de l’indépendance déclarée par les rebelles de l’Azawad mais surtout que la menace vient d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La Cédéao qui a, au départ, opté pour une intervention militaire semble revenir à la solution politique. Malgré l’annonce de sa disposition à l’envoi d’une force de 3 000 hommes, ses objectifs restent vagues. Bamako voudrait stabiliser le Sud en proie à un désordre depuis le coup d’État du 22 mars suivi malheureusement par l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré, alors que la junte avait signé un accord pour le retour à l’ordre constitutionnel au mois d’avril. Dans les faits, la situation est encore instable, la junte refusant tout de même de se soumettre entièrement aux accords.
Le SG de l’ONU a appelé les pays de la région et la communauté internationale, après l’agression du président par intérim, à assurer la sécurité des personnalités, président et membres du gouvernement ainsi que les institutions et les points stratégiques et sensibles du pays. Consciente de la nécessité et de l’urgence de protéger les institutions de transition et en réponse à l’appel de l’ONU aux pays amis du Mali, l’Algérie a décidé de répondre en apportant son soutien pour le renforcement de la stabilité au Mali. Cette réponse exclut, cependant, l’intervention ou la présence physique de militaires ou d’experts algériens à Bamako. Ce soutien, a-t-on appris de sources sûres, sera sous forme de formation du personnel appelé à assurer la sécurité des personnalités et des sites sensibles, d’assistance et de conseil pour assurer cette mission. En aucun cas, l’Algérie, qui rejette dans le principe toute intervention militaire ou atteinte à la souveraineté du Mali, s’impliquera dans cette crise comme le souhaitent des capitales occidentales et africaines.
Par ailleurs, le soutien qu’apporte l’Algérie aux autorités de transition est en conformité à la fois avec la législation algérienne en matière de sécurité des infrastructures, sites et points sensibles ainsi qu’aux accords bilatéraux signés avec le Mali concernant la sécurité, l’entraide et l’assistance en la matière.
La stabilisation du Sud peut ouvrir la voie à la solution dans le Nord. L’Algérie a appelé les parties en conflit, le MNLA et Ançar Eddine à privilégier la voie de la négociation et à ouvrir le dialogue avec Bamako.
La même option à laquelle est revenue la Cédéao avec la désignation du président burkinabé, Blaise Compaoré comme médiateur.
Le Conseil de sécurité de l’ONU appuie cette initiative et insiste sur la mutualisation des efforts des pays amis du Mali, des pays de la région, de la Cédéao ainsi que l’Union africaine en adoptant une stratégie globale pour le Mali incluant le développement et la lutte contre Aqmi qui représente, selon le Conseil de sécurité de l’ONU, une menace pour la paix internationale.
D B