L’ONS a enquêté auprès de 9000 ménages,Comment les Algériens emploient-ils leur temps ?

L’ONS a enquêté auprès de 9000 ménages,Comment les Algériens emploient-ils leur temps ?

Que font les Algériens, hommes et femmes, de leur temps ? L’Office national des statistiques (ONS) a lancé à ce propos une enquête inédite.

Comment les Algériens emploient-ils leur temps ? Que font les hommes et femmes durant les 24 heures de la journée ? Combien de temps consacrent-ils au travail professionnel ? Au repos ? Que font-ils de leur temps libre ? Exercent-ils des activités économiques, domestiques ? Pour mieux connaître le rapport qu’ont les Algériens avec le Temps, l’Office national des statistiques (ONS) a lancé, de manière inédite, une Enquête nationale sur l’emploi du temps (ENET 2012). Comme l’explique Mme Lekhel, directrice des statistiques auprès de l’ONS et qui intervenait hier à l’occasion de la célébration de la 19e Journée africaine de la statistique, l’enquête ENET a été lancée en mai et juin 2012 avec le collaboration d’agences onusiennes. Cette enquête dont les résultats sont en cours d’exploitation et d’affinement est basée sur des sondages effectués auprès de 9 000 ménages. Selon Mme Lekhel, l’enquête ENET permettra de collecter des données sur la façon dont les individus organisent leur temps professionnel, domestique, physiologique et libre.

L’enquête est basée sur la notion du genre

Cette enquête permettra également de mesurer le temps consacré aux activités économiques, domestiques, classiques mais aussi de mieux cerner les activités non marchandes. Il s’agit d’une analyse quantitative de la vie quotidienne selon des catégories sociales définies et des indicateurs précis. Voire, cette enquête est basée sur l’approche statistique du genre qui permet de cerner mieux les inégalités entre sexes ainsi que les politiques de développement appropriées qui doivent être mises en œuvre conséquemment. Cette enquête ENET complète ainsi, selon le directeur général de l’ONS, Mounir Khaled Berrah, les enquêtes régulières ou périodiques relatives à l’emploi et au chômage, les évolutions démographiques ainsi qu’aux comptes nationaux et qui prennent en compte la notion du genre.

De l’utilité des statistiques sensibles au genre

Et d’autant que la dix-neuvième journée africaine de la statistique traite justement de cette approche du genre, étant placée sous le thème : «S’assurer que chaque femme et chaque homme soit pris en compte : produire des statistiques sensibles au genre pour l’atteinte des objectifs de développement». Il s’agit d’attirer l’attention sur l’importance des statistiques sensibles au genre qui sont essentielles au succès des initiatives nationales, régionales et internationales pour la promotion de l’égalité entre hommes et femmes, y compris les objectifs fixés par les plateformes d’action de Dakar et Beijing, la Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Et dans la mesure où les statistiques sensibles au genre impliquent une réflexion sur la situation des femmes et des hommes, des filles et des garçons dans tous les secteurs de la vie socioéconomique et du développement politique. Cela fournit une base solide pour la formulation des politiques basées sur les faits, une base impartiale pour suivre et évaluer les politiques et les actions ainsi que leurs impacts sur la vie des personnes des deux sexes. Ces statistiques renforcent les systèmes nationaux de statistiques conventionnels dans le sens où elles reconnaissent et éclairent les différences liées au genre, les relations de pouvoir entre hommes et femmes, garçons et filles et les inégalités qui en résultent. Et d’autant que des rapports tels que «La situation mondiale de l’alimentation et de l’Agriculture 2010-2011 : le rôle des femmes en agriculture – Combler le fossé entre les hommes et les femmes pour soutenir le développement» suggèrent que la seule élimination des inégalités de genre dans l’agriculture pourrait sortir 100 à 150 millions de personnes de la pauvreté.

Et en Afrique ?

Certes, la collecte de données quantitatives et qualitatives sur les questions relatives au genre, y compris l’emploi du temps, la violence envers les femmes et l’emploi reste encore insuffisante en Afrique. Pour y remédier, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont lancé, en collaboration avec les Communautés économiques régionales et les agences de l’Organisation des Nations unies, pour une durée de 6 ans et sur la base d’une stratégie d’harmonisation statistique, le Programme africain sur les statistiques sensibles au genre (PASSG).

C. B.

RECENSEMENT ÉCONOMIQUE HORS AGRICULTURE

L’ONS espère lancer la 2e phase prochainement

L’Office national des statistiques (ONS) souhaite lancer la seconde phase du recensement général des activités économiques hors économiques très prochainement. «Nous sommes en train d’œuvrer pour que cette deuxième phase soit lancée avant la fin de l’année 2012», a déclaré hier le directeur général de l’ONS, Mounir Khaled Berrah. Cette seconde phase sera basée sur des enquêtes de structure, approfondies et ventilées par genre et catégories sociales. Elle permettra en fait d’affiner les résultats auxquels a abouti la première phase de ce recensement qui s’est déroulée en 2011 et qui ont démontré la prédominance des activités commerciales et l’absence d’économie réellement productive. Notons, par ailleurs, que l’ONS souhaite, dès l’année prochaine, passer d’une périodicité annuelle à une pérodicité semestrielle dans le cadre de l’enquête sur l’emploi. Concernant l’évaluation des comptes nationaux, l’Office envisage de mettre davantage l’accent sur le critère volume.

C. B.

Quid du genre ?

C’est la définition des rôles et des relations sociales et des valeurs fixées par la société pour les deux sexes, émanant de la culture, la religion, les us et les coutumes ainsi que les normes sociales. Le concept du genre indique les rôles, les droits et les responsabilités ayant trait aux femmes et aux hommes, ainsi que les relations existantes entre les deux sexes et le mode qui définit leurs caractéristiques et leur comportement. Ce concept est lié à l’(in)égalité induite de la relation de force existant entre l’homme et la femme en matière de choix et d’accès à la ressource, une perception qui évolue dans le temps et l’espace.

C. B.