L’ONPS suspend plusieurs cadres pour avoir participé à une protestation !

L’ONPS suspend plusieurs cadres pour avoir participé à une protestation !

Plusieurs responsables de l’Office national des publications scolaires (ONPS), dont six cadres au niveau des wilayas d’Aïn Témouchent, d’Alger-Centre, de Bordj Bou-Arréridj, de Constantine, de Saïda et de Sétif, ont été hier destinataires de leur notification de suspension provisoire avec cessation de paiement de leur salaire signée par le premier responsable de l’Office. La mesure conservatoire, qualifiée par les cadres suspendus de chasse aux sorcières, après le sit-in tenu jeudi dernier devant le siège de la direction de l’Office à El-Achour (Alger), est tombée tel un couperet.

Les cadres ayant participé à un mouvement de protestation auquel a appelé la section syndicale relevant de l’UGTA, et qui sont accusés d’avoir incité leurs collègues à protester tout en semant le trouble au sein des travailleurs de l’Office, passeront en conseil de discipline dans un délai n’excédant pas un mois de la date de signature desdites décisions, à savoir avant le 16 juillet prochain. Le directeur de l’Office a indiqué que la décision est appuyée sur un rapport de la sous-direction d’hygiène et sécurité. De leur côté, les chefs des centres de distribution ont indiqué à Liberté qu’ils ont respecté les lois du travail, et le droit de recourir à la grève est préservé par les lois. “Cela fait plusieurs mois que nous militons pour faire changer les choses, en vain. Personne ne veut entendre notre voix.

La situation de l’Office est chaotique au point qu’il n’imprime et édite que 5% des manuels scolaires, pourtant les compétences et les capacités existent pour faire beaucoup mieux. Lors du sit-in auquel ont participé pas moins de 500 travailleurs, nous n’avons demandé que l’intervention des autorités compétentes pour faire un état des lieux afin de s’enquérir de cette situation qui n’honore guère notre office et situer avec précision les responsabilités”, nous dira un cadre suspendu. Et de renchérir : “Des éditeurs privés bénéficient d’indus privilèges pour l’impression des manuels d’une manière qui doit faire l’objet d’enquête. L’année dernière, les manuels scolaires de la cinquième année primaire et de la quatrième année moyenne ont été imprimés chez des privés, alors que le nouveau manuel était fin prêt.

Ce sont des dépassements qui sont passés inaperçus alors qu’ils sont très graves, notamment depuis l’installation de l’actuel directeur général.” Un autre plaignant que nous avons contacté par téléphone a indiqué à Liberté : “Le stock de livres de la quatrième année moyenne et de la cinquième année primaire, à savoir plus de 505 millions de manuels d’un montant de 113 milliards de centimes, sera prochainement détruit car les nouveaux manuels appelés communément de la réforme ont été imprimés.” Et de préciser : “Ces manuels, il faut le noter, ont été imprimés en deux vagues durant l’année 2018, alors que l’année scolaire 2018-2019 est la dernière année des anciens programmes. N’y a-t-il pas anguille sous roche ?” Le marché d’acquisition de rames de papier d’une imprimerie privée avec un prix jugé exagéré est un autre point qui a été soulevé par les travailleurs mécontents qui revendiquent l’ouverture d’une enquête approfondie.

FAOUZI SENOUSSAOUI