Londres s’inquiète des armes venant de Libye

Londres s’inquiète des armes venant de Libye

C’est sûr de lui que l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger avance que la Libye ne s’achemine pas vers un État islamiste.

Le Royaume-Uni met à la disposition de l’Algérie et des pays du Sahel son expertise pour poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le conseiller du Premier Ministre britannique, le général-major Robin Searby, s’est félicité du “pas important” dans la coopération entre son pays et l’Algérie à l’issue de la 3e rencontre du groupe de contact algéro-britannique pour la lutte contre le terrorisme.

Devant la presse, hier, il a troqué, dans un exercice difficile, son uniforme contre un costume. Sur les aspects politiques, c’est l’ambassadeur du royaume qui vient à sa rescousse pour répondre à la place du militaire. Le conseiller de Cameron était à l’aise lorsqu’il a évoqué les relations entre Alger et Londres et la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, particulièrement sur la nouvelle menace au Sahel. Comme Londres s’accorde avec Alger sur la résolution onusienne relative au non-paiement des rançons, il propose son expertise militaire, non pas par l’envoi de troupes, a-t-il souligné, mais par la formation en matière d’explosifs. Il a, par ailleurs, salué le rôle de leader de l’Algérie et ses succès dans la lutte contre le terrorisme, sachant d’ailleurs que ce partenaire a les moyens et les ressources pour mener ce combat avec les pays de la région. “Nous estimons que l’Algérie est la partie la plus importante dans la région et a des ressources pour combattre Al-Qaïda”, a-t-il déclaré. Il s’est déclaré “ravi que les pays de la région travaillent ensemble pour mettre fin à cette menace”.

Et le Royaume-Uni est disposé à soutenir cette entreprise. “Nous avons pris l’engagement de travailler avec les pays de la région pour renforcer leurs capacités. Capacités de défense et militaires”, dit-il, précisant que le travail avec l’Algérie sera autour du financement des éléments terroristes. Le but est d’arriver, selon lui, à couper les ressources à Al-Qaïda Maghreb.

La menace s’est accrue avec la prolifération des armes dans la région suite au conflit libyen. L’officier supérieur n’a pas caché la crainte de son pays par rapport à cela. Pour l’ambassadeur, la crainte est de voir la région du Sahel se transformer en un autre Afghanistan avec “des espaces sans contrôle”. Cette affaire est devenue une priorité, et le Royaume-Uni a demandé des “clarifications au Mali”, et précisera le général Searby, son pays joue son rôle de “soutien pour réaliser cet objectif”. C’est-à-dire, l’éradication d’Al-Qaïda. Il a, cependant, éludé la question sur le rôle trouble de Bamako, réel ou supposé, dans les négociations pour la libération des otages étrangers détenus par Aqmi.

L’arrivée des armes de Libye ne fait qu’augmenter le risque ainsi que la crainte de les voir entre les mains des terroristes. “Nous avons la même crainte que les pays de la région sur ces armes”, a affirmé le conseiller britannique. Son pays est prêt à envoyer des “conseillers” militaires pour les besoins de formation des armées de ces pays.

Sur le devenir de la Libye dont le président du CNT a annoncé les contours d’un futur état théocratique, l’ambassadeur a repris la parole pour contredire Abdeljalil en s’appuyant sur des garanties qu’aurait données le CNT. C’est sûr de lui que le diplomate avance que la Libye ne s’achemine pas vers un état islamiste. Probablement une manière, pour lui, d’inviter à prêter attention à plus urgent, la lutte contre Aqmi. Du moins pour les pays du champ, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. La prochaine rencontre, la quatrième, se tiendra dans une année à Londres.

Djilali B.