Une récente étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fait ressortir que depuis quelques années, le système de santé algérien se caractérise par des difficultés, telles que de fortes hausses des prix et par de fréquentes pénuries, y compris pour les médicaments essentiels.
Cette institution estime que le rôle du secteur privé est très faible en raison, notamment, selon l’OMS, qui s’est basée sur une observation empirique, des pénuries qui sont d’abord la conséquence d’un dérèglement des circuits d’approvisionnemnt et de distribution. Aussi, l’extension considérable du secteur privé, selon l’OMS, n’a pas mené à une diminution des carences constatées dans le cadre du monopôle de l’Etat. Au contraire, l’OMS estime que l’ampleur et la fréquence des pénuries et des ruptures des stocks sont plus grandes.
Cette constatation de l’OMS est confortée par la récente évaluation du ministre de la Santé publique et de la population, Djamel Ould Abbès, qui a affirmé que « la situation est obscure en découvrant une affaire suspecte relative à l’existence de pas moins de 5.700 appareils médicaux défectueux dans les hopitaux dont certains sont destinés au traitement de certaines maladies ». En effet, cette situation d’équipements vétustes et inutilisables n’est pas nouvelle puisque des établissements hospitaliers manquent terriblement de moyens matériels et de produits élémentaires pour le traitement des malades. Le ministre ajoute que ces appareils en panne ont été achetés à coups de millions de dollars sachant que 2.300 appareils médicaux sont stockés au niveau des magasins des hôpitaux, laboratoires et centres médicaux, mais sans aucune mesure de protection et de maintenance.
Certains observateurs au fait des carences et des imperfections au niveau des hôpitaux algériens soulignent que « la situation est alarmante et nécessite, par conséquent, un diagnostic et un remède approprié immédiat sachant que de nombreux mèdecins préfèrent aller exercer leur métier dans des pays européens avec des salaires dérisoires que de travailler dans des conditions précaires et archaiques ».

Ould Abbès déplore l’absence de compétences et de techniciens qualifiés pour prendre en charge les travaux d’entretien et de maintenance de ces équipements onéreux. En tout, on dénombre 10 mille appareils médicaux inexploités dont
5.700 sont carrément en panne dans les différents hopitaux du pays.
L’état des lieux désatreux des hôpitaux est assez bien analysé et disséqué par une récente investigation (sur la base des statistiques et des données de l’OMS) du magazine « Jeune Afrique » qui a rapporté récemment que « l’Algérie se classe derrière la Tunisie concernant la qualité des soins et le niveau de fonctionnement des établissements hospitaliers. En fait, selon ce magazine, les dépenses personnelles de santé, par habitant et par an, sont de 185 dollars en Tunisie, 157 dollars en Algérie et 111 dollars au Maroc.
Pour ce qui est des dépenses publiques de santé en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB), elles son de 4,3 % en Algérie, contre 2% en Tunisie et 1,3% au Maroc. La Tunisie est donc considérée comme ayant le meilleur système de santé au Maghreb en ce sens qu’elle a la meilleure espérance de vie à la naissance qui est de 70 ans pour les hommes et 75 ans pour les femmes, contre 70 – 74 ans pour le Maroc et 70 – 72 ans pour l’Algérie.