Chaque année à l’approche de la rentrée des classes, les parents d’élèves semblent redécouvrir les méfaits des sacs trop lourds sur la colonne vertébrale des enfants.
Mais aujourd’hui, certains scientifiques pensent que le cartable a bon dos et que le vrai coupable est ailleurs.
L’âge scolaire est celui de la croissance, de la formation du corps et de l’apprentissage de certaines attitudes. Ainsi, il apparaît crucial de prévenir au plus tôt les mauvaises habitudes et ne pas entraver le bon développement du dos.
Une question de poids
Les associations de parents d’élèves s’accordent sur les dangers pour les enfants de porter une charge trop lourde. Depuis quelques années, l’augmentation du poids du cartable accentuerait cette action délétère. L’intensité de la douleur serait même proportionnelle à la charge portée. Pour les scientifiques, les sacs d’école ne devraient pas dépasser 10% du poids des écoliers.
Mais dans les faits, ce poids est bien souvent dépassé. Une étude américaine a relevé que le cartable pesait en moyenne 8,2% du poids de l’enfant, avec cependant de grande disparité et une augmentation avec l’âge. De 6,2% au préscolaire, ce rapport passait à 12% en sixième
. Au total, plus d’un quart des élèves portait un poids supérieur à 10% de leur poids… d’un tiers du poids de l’enfant ! Selon certains spécialistes, une mauvaise utilisation (sur une seule épaule et non les deux), le temps de port du cartable, le surpoids, la survenue de traumatismes, les antécédents familiaux, la sédentarité ou à l’inverse la pratique intensive de certains sports comme la gymnastique ou le volley-ball…
Les filles sont également plus touchées que les garçons sans qu’on puisse réellement expliquer cette différence.
Cependant, il n’existe aucune preuve que les cartables puissent causer plus qu’une simple gêne temporaire. Pour des médecins, le port du cartable agit plus comme un facteur aggravant que comme un déclencheur du mal de dos.
Prévenir dès le plus jeune âge
Faut-il pour autant oublier des années de prévention ? « Non, bien entendu mais ces études permettront de ne plus occulter les autres ennemis du dos. Les lombalgies ont des origines multifactorielles.
Les traumatismes, le manque d’activité physique ou d’hygiène posturale, comme le temps passé assis sur des mobiliers inadaptés sont ainsi à prendre en compte », répond le Dr Brun. Et comme les bonnes habitudes s’aprennent dès l’enfance… pour cela, le rôle des parents, des instituteurs et des professeurs d’éducation physique est primordial.
Chaque année à l’approche de la rentrée des classes, les médias et les parents d’élèves semblent redécouvrir les méfaits des sacs trop lourds sur la colonne vertébrale des enfants. Mais aujourd’hui, certains scientifiques pensent que le cartable a bon dos et que le vrai coupable est ailleurs…
Les bons gestes
Le but étant de minimiser les situations néfastes pour la colonne du jeune enfant, voici les bons gestes à suivre :
l Le cartable à roulettes peut paraître séduisant, mais attention, il est plus lourd et les enfants sont contraints de le porter dans les escaliers ;
l Un cartable solide et léger permet une répartition de la charge sur les deux épaules ;
l Durant l’année scolaire, veillez à ce que votre enfant n’emporte pas plus que nécessaire ;
l Alertez l’enseignant si le poids des fournitures vous paraît excessif ;
l Limitez le temps durant lequel l’enfant porte le cartable, demandez-lui de l’ôter en attendant le début des cours ou dans le bus, etc.
Il faut également :
l Eviter le surpoids des enfants grâce à une alimentation équilibrée ;
l Lutter contre l’inactivité en privilégiant des activités de plein air plutôt que des heures passées devant la télévision ou une console de jeux ;
l Veiller à ce que l’enfant ne reste pas en position assise sur des mobiliers inadaptés pendant de longues heures ;
l Dépister les troubles psychologiques et comportementaux et, si nécessaire, proposer une prise en charge adaptée.
En conclusion, le cartable n’est pas le seul coupable. A la maison comme à l’école, pensez à protéger la colonne vertébrale de votre enfant. Les jeunes qui souffrent de lombalgies ont plus de risque de souffrir des mêmes symptômes à l’âge adulte.
Source Doctissimo
Par : Soraya Hakim