Loison-sous-Lens : Après cinquante-cinq ans de fidélité Henri Bernard tire définitivement un trait

Loison-sous-Lens : Après cinquante-cinq ans de fidélité Henri Bernard tire définitivement un trait

Président de l’association des Anciens Combattants et veuves de guerre de Loison-sous-Lens depuis 1989 Henri Bernard a décidé de prendre du recul. L’assemblée générale extraordinaire du 10 novembre entérinera son départ.

Il fêtera ses quatre-vingts printemps au mois de janvier. Henri Bernard connaît évidemment les petits soucis de santé liés à l’âge de ses artères mais le Loisonnais et Viviane, son épouse, vivent des jours heureux du côté de la rue Léon-Blum. Président en exercice de l’association des Anciens Combattants et veuves de guerre depuis 1989 mais actif depuis… 1962, Henri Bernard n’avait plus envie de poursuivre son engagement au même rythme : « Je me suis toujours beaucoup impliqué dans le fonctionnement de l’association. Dès le début ou presque j’ai commencé à m’occuper du montage, de la préparation et du suivi des dossiers ; des centaines, des milliers peut-être.  » Avec un art consommé l’ancien d’Algérie a d’abord beaucoup œuvré afin de permettre aux anciens d’AFN d’obtenir la carte d’ancien combattant : «  Ce fut un long combat, gagné en 1976. Jusque-là, on ne parlait pas de guerre en Algérie plutôt d’opération de maintien de l’ordre. » Une juste reconnaissance pour toux ceux qui, appelés sous les drapeaux, se retrouvèrent impliqués sur un théâtre de guerre en Algérie. Vingt-neuf mois pour Henri Bernard  ! Il fut indéniablement un très bon avocat de la cause. De retour en France, dès le début des années 1960, il s’ingénia à faire du porte à porte pour inciter les Loisonnais partis au combat à adhérer à l’association : «  De douze personnes, nous sommes passés à 130 en 1979 avec en majorité des Loisonnais mais aussi des gens des communes alentours. » Au fil des années, le travail essentiel a consisté à obtenir des améliorations de la condition même d’ancien combattant. Beaucoup ont dû attendre pour obtenir la retraite annuelle dédiée (600 € en deux fois). Il faudrait aussi parler les multiples interventions afin de faire bénéficier les adhérents des remboursements d’une mutuelle militaire plus importante qu’on ne l’imagine. «  La parole commence à peine à se libérer mais je peux vous assurer que beaucoup ont vécu des traumatismes et qu’un suivi psychologique était indispensable, et l’est toujours parfois  »… que de nombreux anciens combattant n’ont pas demandé faute de remboursement médical.

Philippe Vinchant, le successeur

Ce sont toutes ces choses de la vie qu’Henri Bernard a pris soin de prendre en main. Aujourd’hui, il est heureux d’avoir trouvé dans la personne de Philippe Vinchant, le successeur qu’il appelait de ses vœux. Le passage de témoin s’effectuera le 10 novembre prochain lors d’une assemblée générale extraordinaire. Le Loisonnais restera évidemment membre (Ils sont encore cinquante-huit). On ne quitte pas sa famille de toujours. Les banquets ont disparu ou presque faute de combattants mais aussi en raison de la complexité sans cesse croissante des réglementations à respecter absolument. «  Trop de contraintes pour des vieux comme nous, nous n’avons plus de force pour ça.  » Malgré tout, il reste un objectif essentiel à atteindre à ses yeux : assurer le devoir de mémoire.