L’oignon a atteint les 80 DA le kilo et a pris une option pour aller plus haut, alors que l’ail a déjà dépassé les 400 DA pour la qualité ordinaire. Les explications données par les uns et les autres ne diffèrent guère de celles ayant concerné la pomme de terre il y a une année.
En effet, les gros mandataires sont montrés du doigt car, dit-on, ils achètent de grandes quantités et en font rétention, ne laissant passer que quelques quintaux sur le marché, quitte à en jeter la moitié. D’autres affirment que les fellahs, ayant vendu leur production de l’année dernière trop bas, ont boudé l’oignon et l’ail ce qui a fait chuter la quantité cueillie et, bien sûr, augmenter les prix. Pourtant, un tour au marché de gros nous renseigne sur une autre cause: celle des détaillants !En effet, ces derniers sont ceux qui s’arrogent la plus grosse marge bénéficiaire et font que, déjà assez élevé, le prix de vente au consommateur se trouve multiplié par deux ou par trois entre l’agriculteur et le détaillant. Mais, quoi qu’il en soit, la ménagère peut se rattraper sur la pomme de terre entre 30 et 50 DA selon les marchés et la qualité, la tomate entre 25 et 35 DA pour la meilleure, les piments à 50 DA ou encore acheter des abats de volailles qui datent de deux à huit jours entre 250 et 600 DA. Le raisin, la pomme, la banane, les figues en fin de parcours ou les poires qui présentent un début de pourrissement sont cédés entre 30 et 80 DA. Ainsi, chaque année a son légume fétiche et donc après la pomme de terre qui a coûté jusqu’à 120 DA il y a une année, le citron qui a dépassé la barre des 400 DA le kilo pendant le Ramadan et ne descend pas à moins
de 250 DA jusqu’à maintenant, il faudra apprendre à préparer des mets sans oignon et sans ail, quitte à
perdre… la raison, comme l’affirmaient nos aïeules.
T. Mansour