L’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS) met en garde, dans son dernier rapport 2009, contre le risque d’abus inhérent à des médicaments contenant des stupéfiants ou des substances psychotropes, conduisant à leur utilisation comme drogues récréatives ou à la toxicomanie.
« L’abus de ces médicaments est décrit comme l’utilisation inappropriée de préparations pharmaceutiques administrées pour traiter la douleur, la dépression, l’insomnie et l’anxiété », indique l’OICS sur son site Internet, estimant que le risque d’abus inhérent à ces médicaments contenant des stupéfiants ou des substances psychotropes, qui conduit à leur utilisation comme drogues récréatives ou à la toxicomanie, « est souvent négligé ».
Cet organe de l’Onu considère que ce problème, outre le fait que les produits en question sont largement répandus, « contribue à l’augmentation de l’abus de ces substances placées sous contrôle ». L’OICS exprime, en outre, sa préoccupation que les gens voient rarement l’usage d’antidouleurs hors cadre thérapeutique comme une prise de risque particulière.
« L’ampleur de cet abus est sous-estimée et insuffisamment étudiée », note cet organe, qui recommande que les gouvernements lancent des programmes de prévention pour sensibiliser les jeunes et les familles aux dangers liés à l’abus de médicaments contenant des substances placées sous contrôle.

L’OICS exhorte les Etats qui sont parties aux conventions internationales relatives au contrôle des drogues à réglementer davantage l’accès à ces médicaments et d’en prévenir l’abus.
Cet organe appelle, en outre, les gouvernements à combattre la vente illégale via l’Internet de substances placées sous contrôle international. « Les cyberpharmacies illégales violent les réglementations en mettant des médicaments de prescription à la disposition de leurs clients sans exiger d’eux l’ordonnance requise, ce qui fait courir un très grand risque aux consommateurs », regrette l’OICS.
Le rapport relève que l’abus de médicaments en vente libre ou sur ordonnance, comme les comprimés amaigrissants, les analgésiques et les benzodiazépines, qui sont souvent des produits de contrefaçon, pose encore problème dans de nombreux pays d’Afrique.
Selon le document, les méthodes utilisées pour détourner des préparations pharmaceutiques contenant des substances placées sous contrôle le plus fréquemment citées sont les fausses ordonnances, les ordonnances vendues, le vol (dans les pharmacies, les hôpitaux et les cabinets médicaux) et le « nomadisme médical ».
« Ces dernières années, les groupes criminels organisés ont pris conscience du marché potentiel offert par le trafic de médicaments sur ordonnance et ont ajouté les médicaments sur ordonnance détournés à leur offre de drogues.
Les officines opérant illégalement sur Internet jouent un rôle majeur sur le marché illicite en expansion des médicaments sur ordonnance », explique l’OICS. L’Organe propose que soient lancés des programmes pour faire comprendre aux services nationaux et internationaux de répression que l’abus des médicaments délivrés sur ordonnance est un problème de contrôle des drogues comparable à celui que posent les drogues illicites.
Lorsque des actes illégaux de la part de médecins ou pharmaciens sont détectés, des sanctions appropriées doivent s’appliquer, souligne l’OICS.