A l’occasion d’une réunion restreinte consacrée à l’audition du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelaziz Bouteflika a exhorté le gouvernement à protéger les exploitants agricoles et réunir les conditions de préservation et de valorisation économiques du patrimoine foncier, et ce à travers ladite loi, actuellement au niveau du Parlement.
Le président de la République a appelé à accélérer la finalisation des textes d’application de la loi fixant les conditions et modalités d’exploitation des terres agricoles relevant du domaine de l’Etat.
A l’occasion d’une réunion restreinte consacrée à l’audition du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelaziz Bouteflika a exhorté le gouvernement à protéger les exploitants agricoles et réunir les conditions de préservation et de valorisation économiques du patrimoine foncier, et ce à travers ladite loi, actuellement au niveau du Parlement.
Cependant, cela devrait être soutenu et épaulé par tout les intervenants dans le secteur et la « la mobilisation des agriculteurs, éleveurs et opérateurs économiques pour assurer le succès de la mise en oeuvre du plan quinquennal et relever le défi de la sécurité alimentaire, composante indissociable de la souveraineté nationale », a ajouté le chef de l’Etat, à l’adresse de Rachid Benaissa, premier responsable du secteur.
Aussi Bouteflika a-t-il instruit le gouvernement de veiller à l’application continue du programme de soutien à l’agriculture à hauteur de 200 milliards DA par an. Par ailleurs, le président de la République a relevé les efforts déployés en matière «de modernisation et de développement des filières agricoles de large consommation, de financement et de modernisation des assurances agricoles», ainsi que les mesures tendant à renforcer les capacités humaines et d’assistance techniques, notamment l’ouverture du secteur en direction de l’université et des compétences nationales.
Ces efforts, a-t-il ajouté, ont permis d’atteindre «un taux de croissances appréciable de la production agricole, une meilleure couverture des disponibilités agricoles par la production nationale et une baisse significative de la facture alimentaire».
240 000 emplois créés en 2009
L’évaluation de la mise en oeuvre des différents programmes de la politique de Renouveau agricole et rural durant l’année 2009, a fait ressortir une croissance importante, notamment en matière de céréales et de pommes de terre.
Ainsi, 1 330 projets de proximité de développement rural intégré ont été lancés dans 1 481 localités dans le cadre du développement durable et équilibré des territoires et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Elle a contribué également à la relance de l’industrie mécanique à travers la production de moissonneuses batteuses et de tracteurs, et l’industrie chimique pour la production d’engrais afin de faire face à l’accroissement de la demande en fertilisants, et à la création de plus 240.000 équivalents emplois permanents au cours de l’année 2009. Ces résultats ont été accompagnés par la mise en oeuvre d’un ensemble de mesures institutionnelles additionnelles qui ont porté globalement sur le système de financement.
Cela est rendu possible grâce au concours de la BADR dans l’accompagnement des grands investissements du secteur (création de silos, mécanisation, entrepôts, équipements d’irrigation, serres multi chapelles), et au développement de multiples formules de crédits bonifiés, a expliqué le ministre Rachid Benaissa dans son exposé.
La promotion de la profession et de l’interprofession par la réactivation des organisations existantes ou la création de comités interprofessionnels, au niveau national et local dans les filières des céréales, du lait, de la datte, de la pomme de terre et de l’oléiculture, de même que la remise à niveau des entreprises publiques rattachées au secteur autour des missions de production des semences, plants et géniteurs et de la valorisation des produits du terroir.
1 000 milliards DA pour le prochain quinquennat
Le plan quinquennal 2010-2014 prévoit la poursuite de la mise en oeuvre de la politique de Renouveau agricole et rural dans un contexte d’opérationalité optimale. Mobilisant 1 000 milliards de dinars, ce plan se fixe pour objectifs d’améliorer le taux de croissance de la production agricole moyenne et de croître la production nationale et renforcer son intégration à travers la modernisation et l’intensification des filières de production de large consommation, grâce à la mécanisation de l’agriculture, l’utilisation plus large des fertilisants et le développement des serres multi-chapelles.
La généralisation de l’utilisation des équipements d’irrigation économiseurs d’eau, le développement de la production de semences, plants et géniteurs répondant aux besoins des agriculteurs et éleveurs (plantations et accroissement des effectifs des élevages laitiers), le développement des systèmes de régulation, la protection des revenus des agriculteurs et l’appui à la réalisation de nouveaux silos de stockage, sont autant d’autres objectifs du programme quinquennal de développement 2010-2014 dans le secteur de l’Agriculture et du Développement rural.
En outre, le renforcement du développement durable et équilibré des territoires ruraux et l’amélioration des conditions de vie de leurs populations à travers le lancement de 10.200 projets de proximité de développement intégré dans 2.174 localités seront également lancés dans l’avenir.
Ces projets permettront de préserver et de valoriser plus de 8 millions d’hectares situés dans les zones de montagnes, les espaces steppiques et les zones sahariennes.
Cela ,sans parler les mesures de soutien à l’intensification des filières qui favoriseront le développement de l’industrie agricole et l’émergence d’un réseau de petites et moyennes entreprises de production d’intrants et de services à l’agriculture et ce, pour répondre, notamment, aux besoins importants générés par le programme en question.
La Recherche-développement au menu
Le ministre de l’Agriculture a précisé dans son exposé qu’un suivi constant sera accordé à la politique de Recherche-Développement, de formation, de vulgarisation et d’appui technique aux agriculteurs ainsi qu’aux éleveurs et de renforcement de la carte d’implantation des centres techniques polyvalents.
Le renforcement de la filière, de l’interprofession et des systèmes de régulation à même de protéger les revenus des agriculteurs, les inciter à plus de productivité, à sécuriser les approvisionnements du marché en produits par les agriculteurs et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, en est une priorité du secteur.
Il sera de même concernant la mécanisation systématique favorisant une agriculture moderne, construite autour d’exploitations agricoles maîtrisant les techniques innovantes, ainsi que l’extension de la surface agricole utile (SAU), particulièrement celle de la sole irriguée, que les exigences de notre sécurité alimentaire imposent, et la poursuite des programmes de protection des terres agricoles, à travers la lutte contre la désertification, l’aménagement et la protection des bassins versants, le renforcement des actions de reboisement et la protection des écosystèmes dans le cadre de la politique de renouveau rural.
La stratégie de développement quinquennal sera également axée sur le lancement d’un programme d’actions visant à mobiliser toutes les potentialités existantes en matière de ressources en eau pour prendre en charge les besoins nécessaires à la sécurisation de la production nationale, à l’irrigation d’appoint de céréales, de nouvelles superficies pour les cultures intensives de produits maraîchers, de pommes de terre, d’arboriculture et d’oléiculture, est-il indiqué.
Par : Mokrane Chebbine