Loi sur les associations : le tour de vis des autorités

Loi sur les associations : le tour de vis des autorités
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L’étau se resserre dangereusement sur les associations et autres ONG qui activent en Algérie. En effet, l’Assemblée populaire nationale a adopté aujourd’hui mardi une nouvelle loi sur les associations, qui renforce, accusent l’opposition et les militants des droits de l’homme, « l’hégémonie étatique sur la société civile ».

Comme il fallait s’y attendre le tandem FLN-RND a réussi facilement à opérer le tour de vis en approuvant avec une confortable majorité le texte. Avec les 136 députés du Front de Libération nationale (FLN), les 62 de son frère ennemi le Rassemblement national démocratique (RND) et les 33 élus dits « indépendants » la messe a été dite sans encombre.



Il faut signaler cependant que le Mouvement islamiste de la société pour la paix (MSP, 51 députés) a fait faux bond à ses amis de l’alliance présidentielle en se prononçant contre le texte, alors que les trotskistes du Parti des travailleurs (PT) se sont comme d’habitude abstenus. Signe de cette reprise en main musclée de l’activité associative, la chambre basse du parlement a rejeté presque tous les amendements qui allaient dans le sens du déverrouillage du champ associatif.

Motus et bouche cousue

Les rares voix discordantes demandaient notamment la levée des obstacles entravant l’activité des associations et les « mesures bureaucratiques qui ajoutent à leur fardeau ».

De leur côté les députés d’obédience islamistes à l’image de ceux apparentés au clan Menacera (dissident du MSP) sont tombés à bras raccourcis sur la disposition qui soumet les associations à caractère religieux à un « régime spécial « .

Mais la disposition qui a suscité une franche réprobation concerne la création des représentations d’associations étrangères en Algérie.

En effet le nouveau texte dresse un mur devant les ONG internationales puisque la création d’une association étrangère est désormais subordonnée « à la conclusion par le pays d’origine d’une convention avec l’Algérie ».

Pis encore, le ministre de l’Intérieur est habilité à leur suspendre ou à leur retirer l’agrément en cas d’ « ingérence dans les affaires internes de l’Algérie ».

En un mot, les associations étrangères qui auront la chance de survivre à cette loi, devraient observer une discipline quasi militaire et rester dans les bonnes grâce du régime. Motus et bouche cousue.