Loi sur l’aide à mourir en France : les députés tranchent, la Grande Mosquée de Paris s’alarme

Loi sur l’aide à mourir en France : les députés tranchent, la Grande Mosquée de Paris s’alarme

L’Assemblée française a voté en faveur de la création « d’un droit à l’aide à mourir » dans le cadre de l’examen d’une nouvelle proposition de loi sur la fin de vie. Un nouveau texte qui a suscité un vif débat parmi les députés, praticiens de la santé et les représentants religieux en France.

Les députés ont spécifié que l’administration de la substance létale reviendrait au patient, sauf en cas d’incapacité. Le droit sera accordé aux majeurs, français ou résidents, s’ils sont atteints « d’une affection grave et incurable« , « en phase avancée ou terminale« , s’ils sont en capacité de manifester leur volonté de manière libre et éclairée.

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Les députés français adoptent les conditions d’éligibilité à l’aide à mourir

Après trois jours de discussion, les députés français ont fini par adopter les conditions pour qu’un malade soit éligible à l’aide à mourir, dans le cadre de la proposition de loi sur la fin de vie en France.

La loi sur l’aide à mourir est réservée aux majeurs (18 ans et plus), l’Assemblée ayant rejeté l’extension aux mineurs dès l’âge de 16 ans avec consentement parental. Elle exige également la nationalité française ou avoir une résidence stable et régulière en France. Un critère critiqué par la gauche au nom de l’universalité des soins.

Par ailleurs, l’accès à l’aide à mourir requiert une « affection grave et incurable » avec un pronostic vital engagé, en phase avancée ou terminale. La définition floue « de phase avancée » a été précisée par un amendement gouvernemental, comme un processus irréversible d’aggravation de la qualité de vie.

La Grande Mosquée de Paris vent debout contre la fin de vie

Face au débat parlementaire sur la loi concernant la fin de vie, les chefs des principaux cultes mettent en garde contre cette proposition, discutée à l’Assemblée. Dans une tribune à l’AFP, ils dénoncent un « basculement radical » vers l’administration légale de la mort, le suicide assisté ou l’euthanasie, y voyant une rupture éthique et sociale.

En effet, ils appellent les parlementaires au discernement et prônent plutôt l’investissement dans les soins palliatifs.

De son côté, la grande mosquée de Paris, par la voix de son recteur Chems-Eddine Hafiz, s’oppose fermement au projet de loi sur l’aide à mourir. Le recteur considère la vie humaine « comme un don sacré« , et voit dans cette loi un glissement vers l’abandon plutôt que le soin.

Il appelle à renforcer les soins palliatifs, l’accompagnement et la présence humaine jusqu’au dernier souffle, plutôt que de légaliser la mort administrée, craignant des dérives et une perte de solidarité. Chems-Eddine Hafiz exhorte les parlementaires à choisir l’humanité et à protéger les vivants, même affaiblis.

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