Messahel relance le projet
Avec l’éviction de l’ex-ministre de la Communication, Mohamed Saïd, les journalistes ont soupçonné le pouvoir de vouloir abandonner ce projet.
Prévue initialement pour le 25 septembre dernier, avant d’être reportée suite au remaniement gouvernemental opéré le 11 septembre, la rencontre régionale des journalistes du centre du pays, autour du projet de la carte nationale du journaliste professionnel, aura finalement lieu jeudi prochain au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger. Avec le départ de l’ex-ministre de la Communication, Mohamed Saïd, qui a initié le chantier et son remplacement par Abdelkader Messahel, les hommes de la presse ont soupçonné le pouvoir de vouloir abandonner ce projet attendu depuis plusieurs années. A tel point que l’une des revendications principales de l’Initiative nationale pour la dignité du journaliste, qui a organisé un rassemblement de protestation, le 22 octobre dernier, à l’occasion de la Journée nationale de la presse, est l’achèvement du projet en question. Avec son communiqué laconique rendu public, hier, le ministère de la Communication lève ce doute même si rien ne prouve que le pouvoir a la volonté d’aller au bout de la démarche. Les journalistes qui attendent des mesures concrètes et surtout non discriminatoires entre le secteur public et privé débattront donc jeudi prochain en vue d’enrichir l’avant-projet de loi de texte fixant les conditions d’éligibilité à la délivrance de la carte nationale du journaliste professionnel. La rencontre d’Alger similaire à celles qui avaient regroupé le 19 septembre dernier à Constantine, Oran, et Ouargla, les journalistes de l’est, de l’ouest et du sud du pays, se déroulera en présence de membres de la commission consultative autonome de la carte nationale du journaliste professionnel et de représentants du ministère de la Communication, selon le même communiqué. L’avant-projet de loi de 36 articles fixe la composition, l’organisation et le fonctionnement de la commission paritaire autonome de la carte nationale de journaliste professionnel avant de fixer les critères de l’octroi de cette carte.La commission est composée de 12 membres élus dont quatre suppléants. Les journalistes professionnels de l’audiovisuel, ceux de la presse écrite et électronique, les directeurs de publication, d’agences de presse et de journaux électroniques et les directeurs des médias audiovisuels éliront, pour chaque catégorie, deux membres titulaires et un suppléant. Les candidats à la commission doivent satisfaire certaines exigences dont celle de justifier de l’exercice continu de leur profession depuis 10 années au moins. La composition de la commission est renouvelée tous les quatre ans et ses membres sortants ne sont pas rééligibles, stipulent les articles de l’avant-projet. Concernant la carte nationale de journaliste professionnel, le texte proposé aux débats souligne que sa validité est de quatre années renouvelable. L’article 5 énonce que cette carte est valable en toutes circonstances et ouvre droit à l’accès aux sources d’information ainsi qu’aux facilités liées à l’exercice de la fonction. «Les avantages auxquels donne droit la carte nationale de journaliste professionnel sont fixés par arrêté interministériel et/ou par des conventions ou accords signés avec les institutions ou entreprises ou groupes d’entreprises concernées», stipule l’article 6 du projet, qui exclut les stagiaires et les pigistes de son champ d’application.