L’avant-projet de loi de finances pour 2013 semble prendre du retard. Aux dires des experts, c’est la première fois, depuis plusieurs années, que cette loi prend du retard dans sa préparation avant sa présentation au Conseil des ministres pour approbation.
Un retard qui traduit toutefois le malaise et le flou qui entourent nos économistes et nos argentiers sur le contenu réel et sur la démarche que devrait prendre cette loi des finances, au moment où la crise pointe son nez.
Il est vrai que des politiques évoquent depuis peu des règles prudentielles et la mise en place d’un plan d’austérité, mais cela reste sans véritable effet et sans impact, car la mise en œuvre technique d’une telle démarche mérite une étude et un examen sans complaisance des ressources du pays ainsi qu’une répartition budgétaire des plus équilibrées et des plus justes.
Un de nos experts estime que les rédacteurs de notre loi de finances pour 2013 se trouvent dans la même situation qu’un équilibriste qui voudrait traverser une zone de turbulences sans filet de protection.

Pourtant, les grandes orientations stratégiques et les nouvelles donnes internes macroéconomiques, ainsi que les recettes prévisionnelles attendues des chapitres de la fiscalité non pétrolières incitent nos rédacteurs à être un peu plus créatifs que d’habitude pour parer aux déficits qui nous attendent.
Selon nos sources, les tergiversations actuelles du gouvernement quant au contenu de cette loi de finances sont dues à l’absence d’une vision claire en matière de stratégie économique globale et d’une cohérence dans les politiques d’incitation aux IDE, d’autant que le taux d’inflation continue de grimper, atteignant en 2012 un taux qu’il n’a pas enregistré depuis plus d’une douzaine d’années.
Or, le retard dans la préparation de l’avant-projet de loi de finances pourrait encore s’étaler jusqu’à la fin du mois d’août. Selon nos sources, le gouvernement attend des recommandations de la part du chef de l’Etat sur le prix de référence du baril, base sur laquelle sont bâties nos lois de finances.
Actuellement, ce prix de référence est calculé sur des recettes pétrolières plafonnées à 37 dollars, la marge restante étant versée dans le fameux FRR (Fonds de régulation des recettes), créé il y a une douzaine d’années. Si le président Bouteflika n’a pas encore livré ses pensées sur la nouvelle donne budgétaire, tous les indicateurs, par contre, penchent vers une loi de finances austère.
Nos sources indiquent que trois éléments vont ressortir de cette loi de finances 2013. Avant tout, une baisse du prix de référence du baril de 37 dollars, ensuite l’annulation ou le report de plusieurs projets d’équipement ou de construction infrastructurelle inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014, et enfin une réduction drastique des dépenses publiques hors budget de fonctionnement ou inscrites dans les politiques sociales.
Nos sources estiment que Bouteflika va livrer ses premières indications et ses recommandations économiques et financières dès la première semaine du mois de ramadhan, avec les «auditions» des ministres, celui des Finances notamment.