Le Conseil des chefs d’entreprises France-Algérie organisera une rencontre à Paris le 8 novembre prochain, a indiqué le MEDEF international dans un communiqué publié sur son site internet. Objet? Étudier, entre autres, les implications de la loi de finances complémentaires 2010 sur les entreprises françaises établies en Algérie.
Organisée autour de M. Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, de M. Marc Bouteiller, Chef de service économique à Alger et d’entreprises implantées en Algérie, la rencontre sera officiellement « l’occasion de faire le point sur l’état de la relation bilatérale », un an après la visite de Laurence Parisot, présidente du MEDEF, ajoute la même source. Cette même rencontre, à laquelle prendra part M. Yves-Thibault de Silguy, Vice-Président et administrateur référent de VINCI, intervient au lendemain de la nomination de deux coordonnateurs de la relation économique bilatérale, l’ancien premier ministre M. Jean-Pierre Raffarin et M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des Investissements.
«Mieux comprendre les nouvelles disposition »
Au même temps, la prochaine rencontre vise, selon le MEDEF, à «mieux comprendre les nouvelles dispositions introduites par la loi de finances complémentaires 2010» et «d’identifier leurs implications concrètes pour les entreprises». En juillet 2009, l’Algérie avait adopté la loi de finances complémentaires qui a mis sens dessous dessus opérateurs économiques nationaux et étrangers. Une année plus tard, le gouvernement algérien confirme la première loi par le biais de la LFC 2010. Les partenaires français cherchent donc à y voir plus clair. « Après avoir annoncé une nouvelle tendance économique en 2009, La loi de Finance Complémentaire 2010 confirme un retour au nationalisme économique avec quelques mesures phares comme la taxation des surprofits réalisés par les entreprises dans les secteurs hors hydrocarbures, l’obligation d’investir en Algérie pour les bénéficiaires des marchés publics, ou l’introduction d’une possible rétroactivité de la loi de répartition du capital entre les investisseurs », souligne cette organisation patronale.
Garder ses parts de marchés
De cette nouvelle orientation économique, le MEDEF veut surtout préserver les parts de marché des sociétés françaises, face aux Italiens, Américains et autres concurrents. « L’Algérie a accumulé des réserves de changes de 150 milliards de dollars et réussi à s’affranchir de sa dette externe, ce qui a rendu possible le lancement de trois plans consécutifs de soutien de la croissance par l’investissement, dont 150 Milliards dollars sur la période 2010-2014 », note le MEDEF. Cette politique d’investissements publics a ainsi permis la croissance hors hydrocarbures du pays de s’élever à 9,2% en 2009 et de se stabiliser à 6% en 2010, d’après les prévisions du ministère des Finances, indique encore le MEDEF international. Une manière de rappeler les opportunités d’investissements en ce pays.
La dernière visite de Laurence Parisot en Algérie remonte au 22 novembre 2009. A l’époque, la patronne française avait affirmé que « les mesures contenues dans la LFC 2009 sont légitimes et incontestables et n’entament en rien le souhait des entreprises françaises de développer davantage le courant d’affaires entre les deux pays». Elle tenait à ne pas froisser davantage Alger, après le flot de critiques déversées par les représentants diplomatiques des intérêts français en Algérie. Le Medef international dispose de 54 conseils de chefs d’entreprises bilatéraux dans le monde.