La loi de finances passée au crible
Selon des experts, les chefs d’entreprises algériens passent 80% de leur temps en tracasseries administratives.
Les experts de l’économie et de la finance ont tenté de décortiquer, hier, lors d’une journée d’étude sur la loi de finances 2013, les forces et les faiblesses de celle-ci. «Les analyses du ministère des Finances, se contentent d’exposer des données sommaires, sans pour autant tirer de conclusions, ni formuler d’hypothèses ou de projection particulière» soulignent ces experts dans un document. Chiffres à l’appui, les conférenciers ont affirmé «qu’on ne voit pas en quoi les quelques éléments exposés influent sur les options retenues pour élaborer le projet de loi de finances qui a été adopté ces derniers jours.
«On ne comprend pas le lien établi entre le contexte international tel qu’appréhendé et le prix du baril retenu à hauteur de 90 dollars US pour l’ensemble de l’année», dit-on tout en ajoutant que «c’est exactement le même prix qui a été retenu en 2011, avec un taux de croissance de 5%», a souligné le conférencier, Lies Kerkar, P-DG de l’établissement Humilis.

S’exprimant au sujet de la récente rencontre entre le gouvernement, le patronat et la Centrale syndicale, l’expert économiste, Mourad Preur, l’a qualifiée d’initiative très positive, mais que beaucoup de choses restent à faire pour le développement de l’économie nationale, notamment le secteur hors hydrocarbures.
Abordant le sujet de la politique fiscale, les experts ont mis l’accent sur son importance, tout en suggérant la création d’un conseil national fiscal, chargé de l’élaboration d’une politique fiscale concertée avec les pouvoirs publics concernés et les opérateurs économiques tous secteurs confondus. La migration graduelle du marché informel vers le marché formel, ne pourra que donner de nouvelles impulsions économiques et fiscales, tout en évitant de recourir à la force publique pour l’éradication des marchés informels, ajoute M.Preur. S’agissant de la règle des 51/49%, les conférenciers considèrent qu’il n’y a pas d’inconvénient pour libérer le marché, du moment que des entreprises Algériennes installées à l’étranger, bénéficient de tous les avantages. Qualifiant l’administration bureaucratique de véritable obstacle au développement des entreprises algériennes, les experts regrettent que les chefs d’entreprise passent 80% de leur temps en tracasseries administratives, au lieu de se consacrer au management et à l’amélioration de la production.