Les contours du projet de loi de finances pour 2011 sont maintenant connus. Au-delà de la structure des recettes et des dépenses, et par conséquent des allocations des ressources, il faut retenir également deux objectifs majeurs de ce projet : le taux de croissance et le taux d’inflation.
Le projet de loi de finances pour 2011 prévoit un taux de croissance de
4 % du PIB et 6 % de croissance hors hydrocarbures ce qui signifie que les secteurs de l’industrie, des services et plus encore de l’agriculture vont connaître une croissance appréciable.
Il faut souligner que les analystes, en général et les institutions internationales, en l’occurrence celles de Bretton Woods, en particulier, avaient bien prévu un taux de croissance élevé pour 2010 et 2011. Leurs prévisions se révèlent donc exactes puisque l’Algérie va réaliser une croissance assez bonne dans un contexte de crise mondiale.
Il faut relever que la croissance est tirée principalement par les investissements publics, c’est-à-dire la dépense publique. Cependant, les pouvoirs publics conscients de cet aspect, ont pris des mesures significatives pour relancer les capacités productives et de réalisation nationales.
Le programme 2010-2014 accorde des enveloppes importantes à l’industrie et à l’agriculture avec respectivement 2000 milliards de dinars et 1000 milliards de dinars. En outre, l’Etat a dégagé une enveloppe de 333 milliards de dinars pour mettre à niveau 14 importante EPE qui permettront de contribuer à la croissance économique.
Il est donc attendu pour les années à venir que la croissance économique sera tirée à la fois par la dépense publique mais aussi par des secteurs potentiels en voie de modernisation à l’instar de l’industrie et de l’agriculture. Le développement continu du tourisme sera un élément déterminant dans la restructuration du taux de croissance.
L’autre élément qu’il faut souligner est le taux d’inflation prévu par le projet de budget 2011. En effet, l’on s’est fixé un objectif de 3,5 %. En 2009 et en 2010, le taux a dépassé largement les 5,5 %. C’est donc un gain d’un minimum de 2 points qui seront ainsi acquis. La maîtrise du taux de l’inflation est un objectif stratégique pour trois raisons essentielles.
La première raison est la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, notamment après les valorisations des salaires de la Fonction publique, du secteur économique et du SNMG.
La deuxième raison est le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale. Les produits algériens seront moins chers et donc compétitifs, ce qui permettra de développer les exportations hors hydrocarbures.
La troisième raison enfin est la consolidation de la stabilité de la monnaie nationale, en l’occurrence le dinar.
Ce sont donc toutes ces raisons qui permettent d’affirmer que la maîtrise du taux d’inflation est un objectif stratégique et qu’il faut mobiliser tous les instruments de la politique économique et financière pour l’atteindre.
Mokhtar C.